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Eurodéputés et États de l'Union européenne se sont mis d'accord mardi sur des objectifs contraignants pour déployer des stations de recharge d'électricité et d'hydrogène à intervalles réguliers le long des grands axes routiers afin d'accompagner le verdissement des automobiles et camions.
Hasard du calendrier, cet accord est intervenu quelques heures avant l'approbation définitive par les ministres de l’Énergie des Vingt-Sept de la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035, texte clé du plan climat de l'UE.
Le compromis trouvé entre négociateurs du Conseil (organe représentant les États) et du Parlement européen fixe à chaque pays des objectifs minimums obligatoires pour les infrastructures nécessaires à l'essor des véhicules zéro émissions, fonctionnant à l'électricité ou à l'hydrogène.
D'ici 2026, des bornes de recharge électrique pour voitures (d'une puissance d'au moins 400 kW) devront être installées tous les 60 km sur toutes les autoroutes principales de l'UE — obligation étendue aux autoroutes secondaires d'ici à 2030.
Toujours d'ici 2026, des stations plus puissantes (de 1 400 kW à 2 800 kW en fonction des routes) devront être prévues tous les 120 km à l'intention des camions et bus sur les principales autoroutes, avec une puissance augmentée les années suivantes.
Enfin, d'ici 2031, des stations de ravitaillement en hydrogène devront être installées tous les 200 km sur les grands axes routiers.
Les automobilistes "devront avoir la possibilité de payer facilement aux points de recharge ou de ravitaillement" où le prix facturé devra être "raisonnable, aisément et clairement comparable, transparent", précise le Parlement dans un communiqué.
La loi prévoit des dérogations pour les routes "à très faible trafic", les régions ultrapériphériques et les îles.
- "Avancée concrète" -
"Les nouvelles règles permettront de déployer sans plus tarder les infrastructures pour les +carburants alternatifs+, faisant en sorte qu'il soit aussi simple et pratique de conduire et recharger une voiture de nouvelle génération qu'une voiture à essence", a commenté l'eurodéputé socialiste Ismail Ertug, rapporteur du texte.
"C'est une brique essentielle à la transition vers une mobilité zéro émission", a abondé l'eurodéputé Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission Environnement.
L'ONG Transport&Environment a, elle, salué "une avancée concrète pour en finir avec l'angoisse de la recharge", puisque les États "seront légalement tenus de massifier les infrastructures à mesure que les voitures électriques seront mises en circulation".
Au-delà du transport routier, le texte fixe des obligations d'infrastructures pour les trains lorsque que l'électrification des lignes s'avère techniquement impossible, tandis que les ports européens devront, à partir de 2030, permettre aux porte-conteneurs et navires de croisière de se brancher à quai pour fonctionner à l’électricité.