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Vertbaudet: le piquet de grève évacué par la police

Après presque deux mois de mobilisation, les salariés grévistes qui tenaient un piquet de grève sur le site de l'enseigne de puériculture Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord) pour réclamer une revalorisation salariale ont été délogés mardi matin par la police.

Après l'évacuation, survenue vers 9h30, des policiers ont tenu à distance les grévistes, ont constaté des journalistes de l'AFP, tandis que des salariés non grévistes démantelaient le piquet de grève, selon la CGT.

Environ 80 salariés de l'entrepôt, majoritairement des femmes, sont en grève depuis le 20 mars à l'appel de la CGT, minoritaire dans l'entreprise, pour des augmentations salariales.

"La rage monte de plus en plus, un cran a été dépassé, on ne lâchera rien, une fois qu'ils auront évacué le site, nous allons reprendre la place", a affirmé à l'AFP l'une des grévistes, Anaïs Vanneuville.

Les grévistes demandent "le minimum, 150 euros net par mois pour nous permettre de ne pas survivre, mais de vivre correctement", a ajouté la salariée, préparatrice de commandes depuis neuf ans.

La CGT a refusé début mars de signer un accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO), validé par FO et la CFTC, qui représentent à elles deux 63% des salariés.

L'entreprise Vertbaudet "a demandé le concours de la force publique" pour "procéder à l'expulsion de tout occupant illicite de son site", a indiqué la préfecture du Nord dans un communiqué.

Elle a mis en cause "de nombreux et graves troubles à l'ordre public" qui ont "été constatés ces derniers jours, mettant en danger l'intégrité physique des personnes présentes sur le site, notamment les centaines de salariés y travaillant". La préfecture cite notamment l'"incendie volontaire d'un poste électrique".

La direction de Vertbaudet a affirmé de son côté dans un communiqué qu'elle restait "entièrement mobilisée" pour aboutir "à la résolution du conflit", "dans le cadre d'un dialogue ouvert et constructif" avec l'ensemble des organisations syndicales.

Elle chiffre à "72 salariés sur les 327 que compte le site" les employés en grève.

Elle a par ailleurs confirmé que six salariés avaient été convoqués par un courrier reçu mardi à un "entretien en vue de sanction, pouvant aller jusqu'au licenciement". "Ces six personnes ont participé à des faits de blocage illégaux", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Selon la CGT, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues lundi sur le piquet de grève, et avaient interpellé deux militants non salariés du site, placés en garde à vue. Sollicité par l'AFP, le parquet de Lille n'a pas communiqué dans l'immédiat.

A Paris, près de 70 personnes se sont rassemblées devant les bureaux d'Equistone Partners Europe (fonds d'investissement qui a repris Vertbaudet en 2021), a indiqué la préfecture de police à l'AFP.

Ces militants de la CGT "venus en soutien" aux grévistes de Marquette-lez-Lille, selon Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services de la CGT qui a lancé: "S'il faut qu'on occupe des magasins parisiens, on le fera!"

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