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Le gouvernement argentin a porté plainte jeudi contre un opérateur privé d'électricité, contrôlé par le géant italien de l'énergie Enel, à la suite de coupures répétées et prolongées qui ont affecté des centaines de milliers de foyers de Buenos Aires cet été.
Sur instruction du ministère de l'Energie, le contrôleur de l'autorité nationale de régulation de l'électricité ENRE, Walter Martello, a annoncé avoir porté plainte contre Edesur, qui distribue l'électricité sur la moitié de l'agglomération du grand Buenos Aires (près de 14 millions d'habitants).
La plainte a été déposée pour "fraude", "entrave aux services publics", "abandon de personnes", a précisé le contrôleur. Mercredi il avait déjà dénoncé des investissements insuffisants des opérateurs privés sur le réseau, et adressé une menace à Edesur sur la pérennité de la concession, octroyée en 1992, et qui en théorie court encore 64 ans.
La porte-parole de la présidence argentine Gabriela Cerruti a estimé que la plainte contre Edesur "est justifiée par ce qui s'est passé ces derniers jours".
Concernant la concession, elle a indiqué que l'Etat "examinera avec soin" un audit d'ENRE sur d'éventuels points "qui justifieraient le retrait de la concession à Edesur". Elle a mis en cause le modus operandi de privatisations des années 90, "avec des concessions pour quasiment 100 ans".
La communication d'Enel-Argentine, jointe par l'AFP, n'a pas souhaité réagir dans un premier temps, disant n'avoir pas été notifiée de la plainte.
Plusieurs quartiers de Buenos Aires ont vu cette semaine des manifestations de riverains excédés contre des coupures de courant à répétition, souvent de quelques heures mais parfois de plusieurs jours, voire une semaine, qui ont affecté cet été des centaines de milliers de foyers sur fond de vagues de chaleur historique, et de forte demande sur le réseau.
Quelque 37.000 foyers restaient privés d'électricité jeudi à la mi-journée, contre 113.000 mercredi, une moyenne quasi-quotidienne --mais dans des quartiers changeants- depuis deux semaines.
Buenos Aires connaît son été le plus chaud depuis le début des registres (1906), avec une dernière vague de chaleur qui a duré une dizaine de jours.