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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a appelé jeudi à "une vigilance absolue" face à un nouvel épisode de canicule qui frappe son pays avec des températures prévues de 44°C à 45°C ce week-end.
Face à cette nouvelle vague de chaleur, tous les sites archéologiques du pays, dont l'Acropole d'Athènes, vont rester fermés aux heures les plus chaudes de la journée jusqu'à dimanche, selon le ministère de la Culture.
"Il faut une vigilance absolue (...) car les moments difficiles ne sont pas passés", a prévenu le chef du gouvernement.
"Nous faisons face à une nouvelle canicule" et "à un éventuel renforcement des vents" qui ont déjà attisé depuis lundi plusieurs violents incendies autour d'Athènes, a-t-il souligné.
Comme les autres sites archéologiques, l'Acropole d'Athènes, monument le plus visité du pays, a fermé à midi et jusqu'à 17h30 (09H00 à 15H30 GMT) ce jeudi, une mesure qui sera appliquée jusqu'à dimanche.
En raison d'un arrêt de travail des gardiens de l'Acropole déjà annoncé, celui-ci restera de fait fermé jusqu'à l'heure habituelle de fermeture, à 20h00 locales (17h00 GMT) de jeudi à dimanche.
La Croix-Rouge s'est à nouveau déployée en bas du Rocher sacré pour distribuer des dizaines de milliers de bouteilles d'eau aux visiteurs alors que le thermomètre affichait 38°C à Athènes jeudi en milieu de journée.
La Grèce s'attend à des températures maximales de 43°C ce jeudi et elles devraient encore grimper ces jours prochains, avec 44 à 45°C prévus vendredi et samedi dans le centre du pays.
Dans la capitale grecque, un record absolu de température à 44,8°C avait été enregistré en juin 2007, selon l'Observatoire national d'Athènes, alors que le record absolu en Grèce avait été atteint en juillet 1977 avec 48°C à Elefsina, près d'Athènes.
"Ce qui nous inquiète, c'est que les prévisions indiquent une nouvelle augmentation des températures la semaine prochaine. Il s'agirait alors d'une canicule s'étirant sur plus de quinze jours, soit la plus longue jamais enregistrée en Grèce", a indiqué à l'AFP Kostas Lagouvardos, directeur de recherche à l'Institut pour la recherche environnementale et le développement durable de l'Observatoire national d'Athènes.
Dans le centre d'Athènes, la population tentait de vaquer à ses activités malgré l'extrême chaleur en milieu de journée.
Christos Boyiatzis cire les chaussures des hommes d'affaires du quartier chic de Kolonaki.
"Je suis habitué aux températures élevées. Tous les étés nous en avons, mais ce qui est difficile cette année, c'est que les vagues de chaleur se succèdent", avoue-t-il.
Kostas Leventouris, un vendeur de journaux, va fermer son kiosque une heure plus tôt "en raison de la chaleur".
Sur la rue Panepistimiou, où se situe son échoppe, les travaux sont à l'arrêt. "Mais hier encore les pauvres ouvriers étaient sous le soleil tapant. Je ne me plains pas trop de mes conditions de travail. Moi, au moins je suis à l'ombre", note le quadragénaire.
Sur le front des violents incendies de forêt, la situation s'améliorait jeudi.
Toutefois, des centaines de pompiers luttent toujours contre les foyers encore actifs à l'ouest d'Athènes, qui ont déjà brûlé des milliers de hectares. Jeudi après-midi, les feux ont repris dans la région de Dervenochoria, au nord-ouest d'Athènes où quatre villages ont été évacués par les autorités.
"Les pompiers ont fait face à 200 incendies en trois jours, dans des conditions climatiques extrêmes", a indiqué le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias sur la chaîne de radio Skai.
Le risque d'incendies demeure très élevé pour la région entourant la capitale grecque, l'Attique, ainsi que la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest) et la Grèce centrale, selon la Protection civile.
"Les prochains jours seront très durs", a averti jeudi le porte-parole des pompiers Yannis Artopios.
Sur l'île touristique de Rhodes où un feu de forêt s'est déclaré il y a deux jours, cinq avions et cinq hélicoptères continuent d'opérer jeudi contre les flammes.
Au sud-est d'Athènes, 3.472 hectares ont brûlé ces derniers jours, selon l'observatoire européen Copernicus.