Accueil Actu Monde Europe

"Désespoir total": l'angoissante attente des familles après l'attaque meurtrière de Moscou

"Peur" et "désespoir total": la sidération après l'attaque meurtrière qui a visé vendredi le Crocus City Hall près de Moscou a laissé place dans la soirée à l'attente angoissante pour les familles, souvent sans nouvelles de leurs proches.

Vendredi soir, plusieurs centaines de fans se sont rassemblées pour assister à un concert du groupe de rock Piknik dans la salle de concert. Mais quelques minutes avant que le spectacle ne commence, plusieurs individus armés ont pénétré, semant le chaos.

Au moins 40 personnes ont été tuées, selon un bilan des autorités.

"Je suis complètement paniqué, tout mon corps me fait mal", se lamente auprès de l'AFP Semion Khraptsov, dont la femme était au concert et l'a appelé au moment de l'assaut, sans qu'il comprenne bien ce qu'elle lui disait.

"Dès que j'ai su ce qui se passait, je suis venu ici", ajoute cet homme de 33 ans, se disant impuissant: "Je ne sais pas quoi faire. Il y a (un sentiment) de désespoir total".

Un peu plus tôt, des vidéos publiées sur des chaînes Telegram réputées proches des forces de l'ordre ont montré au moins deux hommes armés avançant dans le hall et d'autres sur lesquelles on peut voir des cadavres et des groupes de personnes courir vers la sortie.

D'autres images montrent des spectateurs se cachant derrière des sièges ou en train d'évacuer la salle de concert, au son des coups de feu.

Igor Bogodaïev, 30 ans, attend lui aussi un signe de vie de sa femme, dont le téléphone est désespérément éteint.

"J'ai peur", dit-il. "Je ne sais pas ce qu'il faut faire", ajoute-t-il, expliquant que ses amis ont tenté, en vain, d'obtenir des informations auprès des hôpitaux mobilisés pour savoir si son épouse y avait été admise.

- "Les gens couraient" -

Un peu plus tôt, plusieurs assaillants avaient ouvert le feu sur les spectateurs présents au Crocus City Hall, l'une des principales salles de concert de Moscou et sa banlieue.

"Juste avant le début, nous avons tout d'un coup entendu plusieurs rafales de mitraillette et un terrible cri de femme. Puis beaucoup de cris", raconte à l'AFP Alexeï, un producteur de musique qui se trouvait dans une loge au moment de l'attaque.

"Trois ou quatre rafales seulement, puis encore quelques autres", ajoute-t-il, joint par téléphone.

Depuis les loges, il observe la panique des spectateurs: "les gens couraient vers la scène, des mouvements de foule terribles".

En compagnie d'autres personnes présentes sur place, il commence par "se barricader", avant de chercher à sortir au plus vite. Sur le chemin, il dit voir dans une des salles "de la fumée et des cendres", avant d'atteindre la sortie.

L'important feu du bâtiment abritant la salle de spectacle a été "contenu" par les pompiers, selon les autorités aux premières heures samedi, de la fumée s'échappant toujours du toit qui s'est partiellement effondré selon les médias russes.

Au sol, une journaliste de l'AFP a vu de nombreux policiers et des policiers quadriller la zone, ainsi que de nombreux véhicules des services de secours, dont les gyrophares éclairaient par dizaines la nuit noire.

Dans les airs, plusieurs hélicoptères lâchaient de l'eau sur le bâtiment en feu.

Des opérations sont en cours pour "sauver des personnes se trouvant sur le toit du bâtiment", a également assuré le ministère russe des Situations d'urgence, après avoir annoncé qu'une centaine de personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du Crocus City Hall a été évacuée.

Cette attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a déjà ciblé la Russie à plusieurs reprises.

Les unités de la garde nationale russe "sont à la recherche des criminels".

À lire aussi

Sélectionné pour vous