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Des milliers de personnes ont manifesté contre l'avortement dimanche dans le centre de Madrid, quelques semaines après le vote par le Parlement espagnol d'une loi élargissant l'accès à l'interruption volontaire de grossesse, une pratique dépénalisée en Espagne il y a près de 40 ans.
Tenant des ballons verts avec le slogan "Oui à la vie" et des banderoles sur lesquelles était par exemple écrit "Un humain, de 0 à 100 ans", les contestataires - au nombre de 23.000 selon les autorités locales - ont parcouru plusieurs rues de la capitale espagnole. Cette manifestation annuelle s'est déroulée à l'appel de la plateforme "Sí a la vida" ("Oui à la vie").
"Nous sommes venus soutenir une bonne cause", a déclaré aux journalistes Iván Espinosa de los Monteros, le porte-parole du parti d'extrême droite Vox au Congrès des députés, qui a accusé le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez d'avoir promu des "lois de la mort".
Au gouvernement en Castille-et-León, le parti d'extrême droite Vox a lancé en janvier une offensive contre l'avortement. Parmi les mesures annoncées figurent l'accès des parents à l'écoute des battements cardiaques du foetus dès la sixième semaine de grossesse et la défense des médecins qui refusent de pratiquer des avortements.
Le 16 février, les députés espagnols ont voté une loi renforçant l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics, qui pratiquent moins de 15% des IVG en Espagne, un pays de tradition catholique, en raison notamment d'une objection de conscience massive des médecins. Des femmes doivent en effet parfois parcourir des centaines de kilomètres en vue d'une IVG.
Cette loi permet en outre aux mineures d'avorter sans l'autorisation de leurs parents dès l'âge de 16 ans, annulant une obligation établie par un gouvernement conservateur en 2015.
L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985, puis légalisé en 2010.