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Chaque année, des milliers de migrants risquent leur vie en traversant la mer Méditerranée, fuyant la guerre, la pauvreté et les persécutions. Dans ces eaux souvent hostiles, Médecins Sans Frontières (MSF) mène des missions de sauvetage vitales. Une équipe de RTLinfo embarque exceptionnellement avec eux pour une mission qui promet d'être aussi éprouvante qu'enrichissante. Suivez cette mission tous les jours dans ce carnet de bord.
Jour 1 - Préparatifs et départ pour une mission de sauvetage en mer
C'est au port de Naples, en Italie, que les équipes de Médecins Sans Frontière (MSF) nous ont donné rendez-vous. Nous embarquons sur le Geo Barents, le bateau que MSF utilise pour ses missions humanitaires en mer Méditerranée centrale, pour une période indéterminée. La durée des missions (appelées 'rotations') varie en fonction de plusieurs facteurs : les conditions météo, le type de sauvetage ou encore le port assigné par les autorités italiennes pour revenir et débarquer les survivants sur le continent européen.
Le moment du départ
Lors du départ, on sent une atmosphère presque familiale dans l'équipe. Le temps passé sur le bateau a forcément renforcé les liens. Les membres de l'ONG enchaînent les rotations, parfois durant plusieurs mois. Si l'atmosphère est détendue, elle n'est pas moins sérieuse et précise. D'une part, parce que tous, à bord, savent pourquoi ils partent : sauver des vies humaines en mer Méditerranée. D'autre part parce que la vie sur un bateau de cette ampleur doit être professionnelle. "Au départ, tout le monde est excité de repartir en mer et c'est un peu l'effervescence", explique Céline Urbain, la coordinatrice du projet. On a beaucoup de choses à revoir pour être certains que toutes les équipes soient prêtes. On ne sait jamais ce à quoi on va être confronté dans les prochains jours. "On essaye de faire le maximum pour que chaque personne à bord sache quoi faire dans toutes les situations".
L'équipe est composée d'une quarantaine de personnes. Les marins, responsables de la navigation, et les membres de Médecins Sans Frontières. On retrouve toutes sortes de profils : des sauveteurs évidemment, mais aussi des coordinateurs, des médecins, infirmières, psychologues ou des médiateurs culturels.
Consignes de sécurité
En tant que journalistes, nous sommes considérés comme des membres de l'équipe. Nous devons participer à toutes les réunions et tous les briefings. Le but est que chacun à bord comprenne le fonctionnement du bateau, les règles et les mesures en cas d'urgence ou d'accident, ainsi que le contexte. Incendie, attaque de pirate, rien n'est laissé au hasard. Il est par exemple obligatoire de passer l'aspirateur dans sa cabine, la poussière pourrait provoquer un départ de feu.
Découverte du navire
Durant cette première journée, en quittant le port de Naples, nous avons pu visiter le bateau, notamment les deux ponts sur lesquels les "survivants" vont être installés. Jusqu'à 600 personnes peuvent être secourues par le Geo Barents. Dans ces deux lieux les plus symboliques du navire, on y voit les premiers signes des vies sauvées en Méditerranée : des dessins ou des textes écrits par les migrants.
Si le point d'attention est, au départ, la sécurité et l'organisation du bateau, tout le monde à bord à déjà en tête le principal objectif : sauver des vies en mer Méditerranée. Jusqu'à aujourd'hui, depuis 2015, "Médecins Sans Frontières" est venu en aide à 91.974 personnes.
