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Grèce: Mitsotakis appelle à une majorité forte pour un gouvernement stable

A deux jours des élections législatives en Grèce, l'ancien Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis, qui ambitionne de décrocher une majorité absolue, a appelé les électeurs à lui donner un mandat pour former "un gouvernement stable".

Intervenant une ultime fois devant ses partisans à Athènes, le dirigeant des conservateurs de Nouvelle-Démocratie les a appelés à achever "un marathon électoral" marqué par deux scrutins en cinq semaines "avec un résultat qui donnera au pays un gouvernement stable, le gouvernement de Nouvelle-Démocratie".

"La Grèce est bleue (la couleur de ND, ndlr) et le restera à l'issue des élections de dimanche", a-t-il prédit, au milieu d'une mer de drapeaux grecs.

"En des temps incertains, la Grèce a besoin d'un gouvernement qui ne dépende pas de majorités fragiles", a-t-il aussi souligné.

A Thessalonique, la deuxième ville du pays (nord), le leader de Syriza, Alexis Tsipras, a, lui, conclu sa campagne en promettant de se battre "jusqu'à la dernière seconde" malgré un revers cinglant essuyé lors du premier scrutin le 21 mai.

"Nous nous battons. Avec nos propres armes. Nos valeurs et nos principes", a martelé l'ancien Premier ministre (2015-2019) et trublion de la gauche radicale en Europe.

Samedi, à la veille du deuxième scrutin, aucune manifestation politique ou publication de sondage n'est autorisée.

- Large victoire -

Grand favori des sondages, Kyriakos Mitsotakis avait remporté le 21 mai une large victoire en s'adjugeant 40,8% des suffrages. Le double de la gauche d'Alexis Tsipras.

Mais ce résultat ne lui avait pas donné la majorité absolue qui lui aurait permis de former un gouvernement sans devoir nouer d'alliance.

Issu d'une grande famille de responsables politiques, le dirigeant de 55 ans avait alors réclamé de nouvelles élections.

Les tout derniers sondages lui accordent cette fois-ci entre 37,8% et 45% des intentions de vote.

Pour Syriza, qui n'a enregistré que 20,07% des suffrages, soit une chute de 11,5 points par rapport à 2019, le recul pourrait encore s'accentuer.

Les pronostics le situent à entre 16,8% et 20%, suivi des socialistes Pasok-Kinal (11% à 12%).

Mais si la bataille s'annonce "difficile", comme l'a reconnu Alexis Tsipras, "elle est belle en même temps" car elle oppose "deux visions": celle portée par Syriza qui prône "l'humanité, la démocratie et la justice", et celle de la droite qui donne la priorité, selon lui, aux profits des élites "sur la vie du plus grand nombre".

Pour obtenir la majorité absolue, Kyriakos Mitsotakis, remplacé par un Premier ministre intérimaire en attendant les élections de dimanche, parie sur un mode de scrutin différent qui accorde cette fois-ci au parti vainqueur une prime de jusqu'à 50 sièges.

"Les citoyens ont tourné le dos à la noirceur (...) et ont récompensé un gouvernement cohérent en paroles et en actes et honnête face à ses échecs", a-t-il estimé, en mettant une nouvelle fois en avant son bilan économique marqué par la reprise de la croissance après les années du marasme financier et la baisse du chômage.

L'ancien étudiant d'Harvard a cherché ces derniers jours à remobiliser les foules qui, par lassitude, pourraient être tentées de ne se pas se déplacer dans les bureaux de vote.

Autre inquiétude éventuelle pour le camp conservateur: l'émiettement des voix à l'extrême droite où deux à trois petits partis pourraient envoyer des députés siéger en dépassant le seuil des 3%.

Or le nombre de partis représentés au parlement aura arithmétiquement des répercussions sur le nombre de sièges qu'obtiendra la ND.

- Spartiates -

Parmi ces petites formations susceptibles de compliquer la tâche de Kyriakos Mitsotakis figure "les Spartiates", soutenu par un ancien haut responsable du parti néo-nazi Aube dorée, Ilias Kassidiaris, qui purge actuellement une lourde peine de prison.

L'ancien porte-parole d'Aube dorée s'était vu interdire de participer aux élections par la Cour suprême mais il a continué de mener des activités politiques depuis sa cellule.

La campagne électorale a, par ailleurs, été assombrie par le naufrage, le 14 juin, d'une embarcation de migrants au large de Pylos dans le Péloponnèse, l'un des pires drames migratoires en Méditerranée.

Les gardes-côtes grecs ont été pointés du doigt pour avoir tardé à intervenir alors que le bateau était vétuste et surchargé.

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