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La Russie promet de répliquer après la mort de 21 personnes dans une frappe à Belgorod

Moscou a promis samedi de répliquer à une frappe imputée à l'armée ukrainienne qui a fait 21 morts et des dizaines de blessés à Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022.

Cette attaque est survenue au lendemain de bombardements intenses en Ukraine, qui ont tué 40 personnes selon les autorités.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a indiqué samedi soir que 21 personnes, dont trois enfants, avaient été tuées dans la ville, et environ 110 blessées.

Des images mises en ligne montraient des voitures en feu, des immeubles aux vitres cassées, ainsi que des colonnes de fumée noire s'élevant à l'horizon.

L'Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire, mais leur bilan est généralement bien moins élevé.

Même si Kiev n'a pas encore réagi à ces accusations, le ministère russe de la Défense a déjà assuré que l'attaque ne resterait pas "impunie".

Les forces russes ont réussi à intercepter deux missiles et "la plupart" des roquettes lancées contre la ville, a-t-il ajouté, ce qui a évité des conséquences "infiniment plus graves".

Mais plusieurs roquettes et des débris de missiles se sont toutefois abattus sur Belgorod, a-t-il précisé.

"Nous avons assisté aux pires conséquences des bombardements de l'armée ukrainienne en deux ans", a regretté le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, Moscou a accusé samedi l'Ukraine d'avoir commis "un acte de terrorisme délibéré" et d'avoir utilisé pour frapper Belgorod des armes à sous-munitions.

C'est "une attaque aveugle et délibérée contre une cible civile", a dit l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, accusant Kiev d'avoir visé un centre sportif, une patinoire et une université.

"Les membres du Conseil de sécurité ont l'occasion de faire leur devoir et d'évaluer de manière objective ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

Dimanche, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky doivent tous deux prononcer des discours attendus pour le Nouvel an, après une année 2023 marquée par une contre-offensive de Kiev décevante et le gel quasi-total de la ligne de front.

- Frappes intenses en Ukraine -

De son côté, l'Ukraine comptait encore ses morts samedi, après des frappes intenses la veille sur plusieurs villes, dont la capitale Kiev.

La vague d'attaques, l'une des plus violentes depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans, a ciblé des immeubles, une maternité ou encore un centre commercial mais aussi des infrastructures industrielles et militaires.

Une quarantaine de personnes sont mortes en Ukraine, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant qu'une centaine d'autres avaient été blessées.

Rien qu'à Kiev, au moins 17 personnes ont été tuées vendredi, d'après l'administration locale d'une ville où les frappes meurtrières s'étaient faites plus rares ces derniers mois.

"C'est une grande tragédie pour notre ville", a estimé le chef de l'administration militaire de la capitale, Serguiï Popko.

De nouvelles frappes ont ciblé le territoire ukrainien samedi, tuant trois personnes dans les régions de Kherson, Zaporijjia et Tcherniguiv, selon les différentes autorités locales.

A Kharkiv, ville du nord-est, 26 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan des autorités locales.

Le procureur général a affirmé que deux adolescents et un Britannique, qui était le conseiller sécurité d'une équipe de journalistes allemands, figuraient parmi les blessés.

Un hôtel, une école maternelle, des immeubles et des restaurants ont été touchés, d'après cette même source.

Le maire de Kharkiv, Ilhor Terekhov, a fait état dans la nuit de samedi à dimanche de nouvelles attaques de drones. "Il y a des frappes sur plusieurs immeubles résidentiels de la ville. Il y a des incendies", a-t-il écrit sur Telegram.

- "Protéger des vies" -

Les frappes de vendredi ont provoqué de fermes condamnations internationales, le Secrétaire général de l'ONU s'élevant contre des "attaques effroyables".

Cela vient clore une année difficile pour l'Ukraine, marquée par l'échec de sa contre-offensive estivale et une relance des forces de Moscou.

Des nouvelles d'autant plus inquiétantes vu de Kiev que l'aide occidentale commence à s'essouffler, en Europe comme aux Etats-Unis, faisant entrevoir le risque d'un assèchement du flot de munitions et de fonds.

Samedi, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à ses alliés, assurant qu'armer l'Ukraine est "un moyen de protéger des vies".

"Chaque manifestation de la terreur russe prouve qu'on ne peut pas attendre pour apporter de l'assistance à ceux qui combattent", a-t-il plaidé.

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