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La Tunisie a appelé lundi l'Union européenne à montrer "davantage de compréhension" à son égard après que plusieurs dirigeants européens ont mis en garde à propos de la crise que traverse le pays et les risques qu'elle pose pour l'Europe.
Cet appel a été lancé par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar en recevant à Tunis le Commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni.
M. Ammar "a invité la partie européenne à faire montre de davantage de compréhension du caractère particulier de la phase que traverse notre pays et d'adopter un discours responsable et constructif qui reflète la réalité de la situation", selon un communiqué de son ministère.
Il a souligné que Tunis "compte sur la mobilisation de ses propres ressources et sur le soutien économique et financier de ses partenaires, y compris l'UE, pour la réussite de son processus de réformes politiques, économiques et sociales".
Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni avaient appelé vendredi à soutenir la Tunisie, confrontée à une grave crise financière, afin de contenir la "pression migratoire" que ce pays représente pour l'Europe.
La Tunisie, en proie à une grave crise financière, négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international un prêt de près de deux milliards de dollars mais les discussions entre les deux parties semblent faire du surplace depuis un accord de principe annoncé mi-octobre.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui averti le 20 mars que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'Etat susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Une analyse qualifiée de "disproportionnée" et rejetée par Tunis.