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Les influenceurs sont-ils malhonnêtes? Selon une enquête, les règles en matière de publicité sont assez peu respectées

Seul un influenceur européen sur cinq indique systématiquement la nature publicitaire des messages qu'il diffuse sur les réseaux sociaux, ressort-il des résultats d'une enquête de la Commission européenne publiés mercredi.

Ce constat est issu d'une vaste opération "coup de balai" ("sweep") menée en collaboration avec les autorités nationales de protection des consommateurs, au cours de laquelle 576 influenceurs, dont 31 Belges, ont été contrôlés afin de vérifier s'ils respectaient leurs obligations en matière de diffusion de contenu commercial. L'enquête a révélé que 97 % de ces créateurs de contenu publiaient des messages publicitaires, mais que seul un cinquième d'entre eux faisait systématiquement mention de la nature promotionnelle de ce contenu.

Par ailleurs, près de 80 % d'entre eux utilisaient des termes ambigus pour avertir de l'aspect commercial de leurs publications. Parmi les Belges contrôlés, cette proportion montait jusqu'à 90 %. Or, il existe une obligation européenne pour tous les médias, dont les réseaux sociaux, d'identifier la publicité de façon visible et sans ambiguïté. "La meilleure façon pour les influenceurs de l'indiquer est de labelliser leur message avec un mot explicite tel que 'publicité'. Cette mention doit être rédigée dans la même langue que le message", rappelle à cet effet le SPF Économie.

Ce "sweep" a en outre permis de relever que 78 % des "créateurs de contenu" contrôlés en Europe présentaient les caractéristiques d'une entreprise, mais que seuls 36 % d'entre eux étaient enregistrés sous ce statut. Parmi les Belges interrogés, un seul ne s'était pas identifié auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE).

Enfin, l'opération a dévoilé que 40% des influenceurs contrôlés (38,7% parmi les Belges) faisaient de la publicité pour leur propre marque sans le mentionner explicitement. Depuis 2021, 96 blogueurs belges ont été contrôlés par l'Inspection économique du SPF Économie. Il s'est avéré que chacun de ces influenceurs était responsable d'au moins une infraction.

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