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L'Ukraine reçoit ses premiers chars lourds occidentaux

Les premiers chars lourds britanniques et allemands sont arrivés en Ukraine, un apport de forces souhaité depuis longtemps par Kiev pour faire face à l'invasion russe.

Ces chars de combat Challenger et Leopard, promis à Kiev au début de l'année, arrivent à temps pour l'offensive de printemps que prévoient les forces ukrainiennes.

Dans le même temps, la Russie a confirmé son projet de déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son allié voisin de l'Ukraine et de l'Union européenne, malgré les vives protestations des Occidentaux.

Dans un message publié lundi sur Facebook, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a annoncé que "des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands" se sont "ajoutés aux unités ukrainiennes".

Il a également publié une photo de ces véhicules, sans préciser le jour où ils sont arrivés.

Une porte-parole du ministère ukrainien, Iryna Zolotar, a confirmé à l'AFP que les tanks Challenger "se trouvaient déjà en Ukraine", sans en donner le nombre exact.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part annoncé lundi que Berlin a fourni des chars de combat Leopard "très modernes" à Kiev, et le ministère de la Défense a déclaré plus tard que 18 chars ont été livrés.

- "Faire la différence" -

"Nos chars sont arrivés comme promis et ponctuellement entre les mains de nos amis ukrainiens", a déclaré le ministre de la Défense, Boris Pistorius, dans un communiqué. "Je suis sûr qu'ils pourront faire la différence sur le terrain".

Le Royaume-Uni avait également annoncé début février qu'il formerait des pilotes de chasse ukrainiens, ouvrant la porte à terme à la fourniture d'avions aux normes de l'Otan.

Les Occidentaux considèrent que l'Ukraine a le droit de se défendre, mais certains sont réticents à livrer des armes qui provoqueraient une escalade du conflit en permettant à l'Ukraine de frapper la Russie.

La Slovaquie a livré récemment quatre MiG-29 à l'Ukraine et la Pologne a promis de faire de même.

A Moscou, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a affirmé lundi que la Russie ne changerait pas son projet de déployer au Bélarus des armes nucléaires tactiques, malgré les critiques occidentales.

"Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d'impact sur les plans de la Russie", a déclaré à la presse M. Peskov.

Les Etats-Unis ont eux réaffirmé n'avoir aucune raison de penser que la Russie se préparerait à utiliser l'arme nucléaire, tout en condamnant l'annonce russe.

- "Rhétorique irresponsable" -

"C'est l'un des derniers exemples en date de la rhétorique nucléaire irresponsable que nous avons constaté de la part de la Russie", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Vedant Patel.

"Aucun autre pays n'a évoqué la possibilité d'une utilisation de l'arme nucléaire dans ce conflit", a-t-il ajouté, rappelant qu'"aucun pays (n'avait) menacé la Russie" ou "le président Poutine".

Sur le terrain, des missiles russes se sont abattus lundi sur la ville de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, tuant deux personnes dans leur voiture, blessant plus de 30 autres et détruisant des immeubles, selon la police et les autorités locales.

Dans l'après-midi, une casquette maculée de sang reposait dans la rue à côté d'une voiture dont le siège avant était couvert de sang et de bris de glace, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Oleksandr, 34 ans, croisé devant un immeuble administratif éventré, le visage recouvert d'un bandage, a raconté à l'AFP qu'il était venu faire une visite médicale "dans un centre d'enrôlement militaire".

Non loin de lui, plusieurs voitures gisaient, totalement carbonisées, et une pelleteuse était à l'oeuvre pour retirer un imposant bloc de béton qui s'est abattu sur l'une d'elles.

"Je travaille ici et je suis arrivée juste au moment de l’explosion", a déclaré, en larmes, Yelena, une coiffeuse de 42 ans.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré lundi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, qui doit se rendre cette semaine dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes.

"Sans le retrait immédiat des troupes et du personnel russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia et des territoires adjacents, toute initiative visant à rétablir la sûreté et la sécurité nucléaires est vouée à l'échec", a déclaré M. Zelensky à M. Grossi, selon un communiqué de la présidence.

Sur Twitter, M. Grossi a indiqué avoir eu avec le président ukrainien "un échange fructueux sur la protection de la centrale nucléaire de Zaporijjia et de son personnel". "J'ai réitéré le soutien total de l'AIEA aux installations nucléaires ukrainiennes", a-t-il ajouté.

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