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"Ça aurait pu être moi": Megan raconte au procès de Monique Olivier la tentative d'enlèvement avant la disparition d'Estelle Mouzin

"Je pense que c'est lui qui m'a abordée ce jour-là": une amie d'Estelle Mouzin est venue raconter jeudi au procès de Monique Olivier à Nanterre, la tentative d'enlèvement dont elle a été victime de la part de Michel Fourniret quelques semaines avant la disparition de la fillette.

Devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, est notamment jugée pour complicité d'enlèvement et de séquestration suivis de mort au préjudice d'Estelle Mouzin, enfant de neuf ans disparue à Guermantes (Seine-et-Marne) le 9 janvier 2003. "Aujourd'hui, je pense qu'il n'y a plus de doute: c'est bien Michel Fourniret qui m'a abordée le 19 décembre 2002", a affirmé la jeune femme de 32 ans, voisine d'Estelle.  

Un homme "mal rasé" lui propose de la ramener 

Un soir de décembre, "il fait nuit et froid", elle rentre de l'école à pied, portant son cartable et son sac de sport quand une camionnette blanche s'arrête à sa hauteur. Au volant, un homme "mal rasé, avec des lunettes" lui fait remarquer que "ça a l'air bien lourd" et propose de la ramener chez elle. Elle refuse, il insiste. Nouveau refus. Il finit par partir. "Il avait l'air déçu", détaille Megan, qui dit s'être "figée" avant de rentrer chez elle en courant.    

Elle révèle plus tard cet épisode aux enquêteurs, en juin 2003, quand ces derniers viennent interroger tous les habitants du village. Lors de son audition, elle décrit la camionnette blanche, dessine le visage de l'homme qui a tenté de l'enlever puis aide à concevoir un portrait-robot. Son dessin d'enfant, projeté à l'audience, présente une ressemblance frappante avec Michel Fourniret.  

C'était bien Michel Fourniret 

Ce n'est qu'en 2019 que les gendarmes de la section de recherches de Dijon lui montreront des photos de Michel Fourniret, afin qu'elle puisse identifier formellement celui qui a tenté de la ravir. Elle leur avait dit alors qu'il n'y avait "plus trop de doutes": c'était bien Michel Fourniret qui l'avait accostée.  

"Mais pourquoi n'avoir pas relevé la plaque d'immatriculation?", lui demande sèchement le président, la questionnant pour savoir si elle a participé aux marches blanches, fait partie de l'association Estelle Mouzin, ou même si elle a suivi l'affaire de près. Megan avait 11 ans au moment des faits, rappellent tour à tour l'avocat général et deux assesseurs. "A 11 ans, vous n'aviez aucune raison de la regarder, la plaque d'immatriculation", lui glisse, bienveillante, une assesseure.  

Elle est émue, cet interrogatoire est insupportable!

"On a l'impression qu'on l'accuse! Elle est émue, cet interrogatoire est insupportable!", s'est insurgé Me Didier Seban, avocat de parties civiles, critiquant le ton du président face à la jeune femme.    

Megan a aussi raconté son amitié avec Estelle, leur dernier week-end à jouer dans la neige et à faire des bonshommes de neige dans le jardin. Et la culpabilité qui elle aussi la ronge encore. "Ça aurait pu être moi, et pas ma copine".

 

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