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Européennes: débat Attal-Bardella, Glucksmann fait l'appel, Bellamy à Colombey

A 17 jours des européennes, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, sera ciblé de toutes parts jeudi, entre son débat télévisé avec Gabriel Attal, "l'appel à la résistance contre l'extrême droite" de Raphaël Glucksmann et la visite de François-Xavier Bellamy à Colombey-les-deux-Eglises.

Gabriel Attal a planté le décor, mercredi soir lors d'un meeting en Mayenne avec la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer: jeudi soir (20H15), sur France 2, "il peut se passer quelque chose d'un peu exceptionnel: peut-être que (Jordan Bardella) parlera d'Europe".

"Peut-être qu'il sera capable d'avoir une vraie discussion sur l'Union européenne et sur son avenir, plutôt que se réfugier derrière des slogans où, à chaque fois qu'il est en difficulté, se mettre à ânonner des contre-vérités, se mettre à changer de sujet, avec aplomb, certes, mais pour éviter d'avoir à parler des vrais sujets et de l'Europe", a insisté le Premier ministre.

A un peu plus de deux semaines du vote (9 juin), le RN domine outrageusement les sondages d'intentions de vote, souvent au-delà des 30%, tandis que la liste de la majorité est talonnée par celle conduite par Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), à tel point que les observateurs guettent un hypothétique point de "croisement des courbes".

La confrontation Hayer-Bardella, le 2 mai sur BFMTV, comme les deux premiers débats des principales têtes de listes n'ont pas permis de lézarder l'édifice Bardella. D'abord peu désireux de s'engager en première ligne dans cette campagne, Gabriel Attal s'empare finalement du dossier, pressé par Emmanuel Macron.

Le chef du gouvernement, qui a reporté de jeudi à vendredi un déplacement dans la Drôme, n'a guère eu le temps de préparer ce débat, mais son équipe lui prépare des séances, le chef de cabinet Maxime Cordier ou le conseiller Ryan Nezzar lui apportant la réplique, explique son entourage.

A Matignon, on dépeint un contradicteur du RN "fébrile", qui "ne connaît pas ses dossiers".

"Au-delà de Jordan Bardella, on veut montrer que le RN a le pire projet pour l'Europe et qu'on est les seuls à porter un projet véritablement europhile, et à avoir un bilan positif", insiste-t-on rue de Varenne.

- "Duel" ou "duo" ? -

Côté RN, la tête de liste a bûché ce week-end, fourni en notes par les équipes du parti et des députés.

"Par rapport à Hayer, ce n'est pas si différent, parce que ni Attal ni elle ne sont irritants dans l'opinion", explique un conseiller, pour qui Jordan Bardella devra avoir "la même attitude" face au Premier ministre.

La majorité ne sera pas seule à cibler le RN: la tête de liste PS/Place publique Raphaël Glucksmann lance jeudi à Paris, en présence du socialiste néerlandais Frans Timmermans, un "appel à la résistance contre l'extrême droite européenne".

Cet "appel de Paris", soutenu par "plusieurs sociaux-démocrates européens", vise à rappeler "nos principes fondamentaux: nous ne lâcherons rien sur l'extrême droite. Il n'y aura pas d'alliance ni de collusions possibles", a expliqué l'eurodéputée Aurore Lalucq, très critique de Valérie Hayer au moment où les alliés néerlandais de Renaissance ont conclu un accord de gouvernement avec l'extrême droite de Geert Wilders.

"Nous rebâtirons des digues, là où Renaissance joue non pas un duel avec l'extrême droite, mais un duo", a ajouté Mme Lalucq.

Du côté des Républicains (LR), la tête de liste LR François-Xavier Bellamy effectue un déplacement hautement symbolique jeudi à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne) pour rendre hommage au général de Gaulle dans un département qui a connu une percée du RN lors des dernières élections.

Dans ce fief historique de la droite, Marine le Pen s'est imposée en 2017 et en 2022 devant Emmanuel Macron, tandis que le Rassemblement national a raflé les deux sièges de députés du département lors des législatives de 2022.

"C'est par la proximité que l'on arrivera à les faire reculer", affirme à l'AFP Nicolas Lacroix, président LR du département, qui s'est lancé dans la course aux européennes en position inéligible (19e) aux côtés de M. Bellamy, qui stagne à 7-8% dans les sondages.

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