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Femme agressée à Blois par son ex: suspension du policier qui n'a pas pris sa plainte

Le policier du commissariat de Blois qui n'avait pas pris la plainte la semaine dernière d'une femme, violemment agressée quelques heures plus tard par son ex-compagnon, a été suspendu à titre conservatoire, a-t-on appris mercredi de source policière.

Cette décision, prise par le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, intervient après son audition mardi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans le cadre d'une enquête administrative, a-t-on ajouté de même source, confirmant une information de BFMTV.

L'IGPN avait été saisie vendredi à la demande du préfet du Loir-et-Cher "afin de connaître précisément les conditions dans lesquelles la victime avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au commissariat de Blois et invitée à se représenter le lendemain".

Le 13 décembre, vers 19H00, la victime, prénommée Chloé et âgée de 24 ans, avait été retrouvée inconsciente dans le hall d'un immeuble par les policiers, prévenus par des témoins.

Après son agression, la victime avait été placée dans le coma et souffre de "lésions hémorragiques cérébrales majeures", avait précisé la procureure de la République de Blois Charlotte Beluet. Son pronostic vital était engagé et son pronostic neurologique avait été qualifié de "sombre" dans un communiqué du parquet.

"Son état est stationnaire" et "préoccupant", a indiqué mercredi à l'AFP le sénateur de la Vienne Bruno Belin, ami de la famille de la victime, originaire du village de Monts-sur-Guesnes (Vienne).

Deux heures avant son agression, Chloé s’était présentée à l'accueil du commissariat de police de Blois où elle avait été invitée à revenir le lendemain, selon Mme Beluet.

"J’attends le rapport de l’IGPN. J’ai besoin des circonstances internes pour qualifier la faute, s'il y a un comportement qualifiable pénalement d’une faute", a-t-elle indiqué à l'AFP mercredi matin.

Selon une source proche du dossier, confirmant des informations de France Télévisions, la police municipale de Blois était déjà intervenue dans l'après-midi peu avant le drame, pour une dispute en pleine rue entre le suspect et la victime.

Aucune violence n'avait toutefois été constatée et l'ex-compagnon avait quitté les lieux sans difficulté. Les policiers municipaux avaient alors "incité" la jeune femme à se rendre au commissariat pour déposer plainte. Ils avaient attendu que la jeune femme regagne son domicile avant de quitter les lieux.

- Policier déjà sanctionné -

Selon une source policière, le policier mis en cause avait déjà été sanctionné en août dernier d’un avertissement "pour avoir manqué de diligence", suite à "un appel 17 après une rixe".

"La rixe était terminée au moment de l’appel et il n’a pas jugé nécessaire de se rendre sur place", soit pour retrouver des victimes pour déposer plainte, ou des témoins, selon la même source.

Selon une autre source au sein de la police, le fonctionnaire est un major et était chef d'une brigade de police secours. Il se trouvait mercredi en arrêt maladie.

De son côté, l'ancien compagnon de la victime, âgé de 27 ans, a été interpellé jeudi à Plaisir (Yvelines). Il a reconnu avoir donné plusieurs coups de pied "d’écrasement" dans la tête de la victime mais a "contesté avoir eu l'intention de tuer son ancienne compagne".

Il a été placé en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire pour tentative de meurtre.

En août 2015, le jeune homme avait déjà été condamné pour des violences conjugales sur une ancienne compagne. Le tribunal d'Evry lui avait infligé 4 mois de prison avec un sursis probatoire de 18 mois, a précisé le parquet de Blois.

Mardi, entre 150 et 200 personnes ont manifesté devant le commissariat de Blois pour dénoncer le traitement par la police des violences faites aux femmes.

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