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"Il est rentré dans le box pour faire la piqûre": le dopage menace la vie des chevaux de course

Pour certains, c’est un loisir, pour d’autres, un vrai business. Le marché des courses hippiques brasse des sommes considérables. La tentation est donc parfois très grande de contourner les règles. Une pratique illégale qui passe notamment par le "dopage" des chevaux de course. 

L'Hippodrome de Saint-Cloud, réputé pour ses courses prestigieuses, a été le théâtre d'un événement choquant le 31 août 2020. 

Alors que 20 000 € étaient en jeu pour le vainqueur, Bosio, un pur-sang de trois ans, se retrouvait avant-dernier pendant la majeure partie de la course. Cependant, à seulement 400 mètres de l'arrivée, il opère une remontada spectaculaire. Suscitant alors des interrogations sur sa performance époustouflante.

Bosio appartient à une écurie renommée en France, mais les coulisses révèlent une réalité choquante. Un de leur employé, préférant rester anonyme, nous raconte ce qu'aurait fait l'entraîneur du cheval juste avant la course. "Du coup, il commence à vouloir préparer le produit. Je ne savais pas du tout ce qu'il y avait dans la seringue. Je lui ai dit qu'il était hors de question de l'aider, qu'on n'a pas le droit". 

L'entraîneur lui a alors répondu : "C'est moi qui décide, c'est moi le patron". L'employé nous explique : "Nous sommes allés aux courses et il est rentré dans le box pour faire la piqûre". Les caméras de surveillance de l'hippodrome ont capturé l'entraîneur en action. Il est alors sanctionné par neuf mois de suspension. 

Ce dopage, en plus d'être illégal, soulève également des préoccupations quant à la santé des chevaux. Jacques Nardin, vétérinaire, dénonce met en garde contre cela : "Le cheval est un animal qui repose sur des doigts" et lorsqu'on fait des anesthésies au niveau du pied du cheval, "on va lui faire perdre sa sensibilité". 

Ce qu'il se passe alors, c'est que l'équidé "va pouvoir prolonger l'effort beaucoup plus longtemps et c'est là où il se met lui-même en danger". Parmi les risques, il y "des chevaux qui se fracturent les extrémités et là, le scénario est catastrophique puisqu'il n'y a qu'une seule solution : c'est malheureusement l'euthanasie". 

Les chevaux dopés, insensibles à la douleur, peuvent entraîner des conséquences dramatiques. Un exemple tragique s'est produit en avril 2016 à Nantes, où un cheval sous l'influence de substances interdites a violemment percuté la barrière de sécurité, entraînant la mort du cheval et blessant quatre personnes.
 

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