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La classe politique révoltée après la démission du maire de Saint-Brevin

La classe politique était révoltée, jeudi, après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, sous la pression de l'extrême droite, Emmanuel Macron assurant l'élu divers droite de sa "solidarité" après des attaques "indignes".

Le PS a de son côté appelé à une marche symbolique le 24 mai dans la commune de Loire-Atlantique, en soutien à l'édile, déplorant, dans un communiqué, une "banalisation de l’extrême-droite parlementaire".

La démission de Yannick Morez intervient après plusieurs semaines de pressions de l'extrême droite, opposée à un projet de transfert, près d'une école, d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile déjà présent depuis 2016 dans la commune.

Plusieurs manifestations avaient été organisées à l'appel en particulier de la mouvance de Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour. En mars, le domicile de l'édile avait fait l'objet d'un incendie criminel.

En annonçant sa démission mercredi soir, Yannick Morez avait déploré un "manque de soutien de l'État".

"Les attaques contre le maire de Saint-Brevin-les-Pins et contre sa famille sont indignes", a fait valoir jeudi le chef de l'État sur Twitter, assurant de sa "solidarité et celle de la nation".

"Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien", a déclaré de son côté la Première ministre, Élisabeth Borne, en déplacement à La Réunion. Son entourage a ensuite précisé qu'elle proposerait de recevoir l'élu démissionnaire à Matignon "la semaine prochaine".

La cheffe du gouvernement a dit sa volonté de "répondre plus efficacement" aux menaces contre les élus, de "renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner face à des violences dont ils peuvent être victimes".

Dans la foulée, la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a assuré qu'elle dévoilerait, également la semaine prochaine, "de nouveaux moyens pour prévenir et lutter" contre ce type d'atteintes.

- "Terrorisme" -

Le fait que cet incendie soit lié au déménagement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile "montre qu'il y a une montée d'extrémismes dans notre pays", a estimé Élisabeth Borne, qui vaut, selon elle, "des deux côtés" de "l'échiquier politique". Des propos qui ont suscité la colère à gauche, mécontente de se voir renvoyée "dos à dos" avec l'extrême droite.

"Incroyable, dangereux", a réagi la porte-parole du PS Chloé Ridel; "un signe égal entre les exactions racistes de l'extrême-droite et l'opposition de gauche révèle une effroyable confusion sur le plan des valeurs", a renchéri l'eurodéputé écologiste David Cormand.

"Pourquoi craignez-vous de qualifier ces actes pour ce qu'ils sont: du terrorisme d'extrême droite ?", s'est interrogé le patron du PCF, Fabien Roussel, dénonçant "une honte absolue" dans "l'inaction de l'État".

Marine Le Pen, chef de file des députés RN - qui ne se sont pas joints mercredi soir aux applaudissements de l'Assemblée nationale en soutien à Yannick Morez -, a qualifié jeudi d'"inadmissible" les "agressions et intimidations à l'égard des élus". "En République, les désaccords politiques se règlent dans les urnes ou devant les tribunaux. Cette règle ne souffre aucune exception".

Chez Reconquête !, on se refuse à tout commentaire. L'entourage d'Éric Zemmour a indiqué toutefois à l'AFP que le parti avait pris ses distances ces dernières semaines avec la mobilisation, estimant que "ça allait trop loin".

A droite, Éric Ciotti (LR) a apporté son "soutien" à Yannick Morez, jugeant que "les auteurs de cette tentative de meurtre doivent être lourdement condamnés".

Dans un communiqué, l'Association des maires de France a dénoncé "une énième manifestation de la violence à laquelle doivent de plus en plus faire face les élus", appelant l'État à les soutenir par "des actes, et non seulement des paroles".

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