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Seine-Saint-Denis: l'IGPN enquête sur des violences suite à la plainte d'une enseignante

Une enquête pour violences volontaires a été ouverte par la "police des polices" après la plainte d'une enseignante, accusant deux policiers de l'avoir violentée à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) le 30 juin dans un contexte de violences urbaines, a appris l'AFP mercredi de son avocat et du parquet de Bobigny.

Peu avant 03h00, cette professeure des écoles rentrait en vélo chez elle, après une soirée chez des amis, quand elle s'est arrêtée sur la place de la mairie où un camion était incendié.

Deux policiers se sont dirigés vers elle, lui ordonnant de quitter les lieux, a-t-elle témoigné auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), selon le procès verbal de sa plainte consulté par l'AFP.

L'enseignante de 51 ans aurait alors été poussée au sol par l'un des agents puis menottée.

"Je suis par terre, j'ai un poids sur le dos et j'ai mal, mal, mal à la jambe", a témoigné la quinquagénaire dans sa plainte.

Transportée à l'hôpital, elle a été opérée d'une fracture du tibia et péroné, des blessures ayant entrainé 45 jours d'ITT (interruption totale de travail), selon la plainte.

"Elle a subi des violences au sol par les deux policiers", a déclaré à l'AFP son avocat Me Arié Alimi. "D'autres policiers sont alors intervenus pour faire cesser les violences", a-t-il ajouté, déplorant "une action d'une sauvagerie absolue".

Une enquête pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte par l'IGPN, a confirmé le parquet de Bobigny.

Selon la version policière, lors d'une altercation verbale, l'enseignante aurait hurlé des insultes aux agents et c'est dans le cadre de son interpellation, se débattant, qu'elle serait tombée de son vélo, a rapporté une source proche du dossier.

Le syndicat CGT Educ'action 93, dont la professeur est membre, a dénoncé "ces violences insupportables" (...) symptômes de l'impunité policière, de comportements ultra agressifs à l'égard de la population, en particulier celle des quartiers populaires".

Le 27 juin, la mort de Nahel, un mineur de 17 ans, tué par le tir d'un policier, capturé par une vidéo amateur, a embrasé de nombreuses villes de France, théâtre de heurts, destructions et pillages pendant plusieurs nuits consécutives.

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