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Après les attaques de Trump, l'Otan met en avant des budgets en hausse

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'est félicité mercredi de la hausse des dépenses militaires des pays de l'Alliance, quelques jours après des critiques acerbes de Donald Trump sur les mauvais payeurs en Europe.

Réclamée de longue date par les Etats-Unis, cette augmentation a été rappelée la semaine dernière de façon tonitruante par l'ancien président américain et probable candidat républicain lors du scrutin de novembre.

"Nous ne devrions pas affaiblir la crédibilité de la dissuasion de l'Otan", a averti mercredi devant la presse M. Stoltenberg.

Le secrétaire général de l'organisation a aussi souligné les efforts consentis par les Alliés européens depuis dix ans.

Dix-huit pays de l'Otan sur 31 atteindront cette année l'objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, a-t-il déclaré lors d'une conférence avant une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles.

"C'est un autre chiffre record", a-t-il souligné, ajoutant que seuls trois pays en 2014 avaient atteint cet objectif de 2%.

"Nous faisons de réels progrès, les Alliés européens dépensent plus", a-t-il martelé. Et ils étaient onze en 2023, selon une estimation publiée par l'Otan.

"En fait, en pourcentage du PIB, plus d'une douzaine de nos alliés contribuent davantage à la défense de l'Ukraine que les Etats-Unis", a souligné de son côté le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, dans un communiqué publié mercredi soir à l'issue d'une réunion à Bruxelles du groupe de Ramstein, qui rassemble les pays soutenant militairement l'Ukraine.

- "L'argent a coulé à flots" -

Cependant, a également souligné M. Stoltenberg, "certains Alliés ont encore un long chemin à parcourir". "Nous nous sommes mis d'accord lors du sommet (de Vilnius, en Lituanie) sur le fait que tous les Alliés devraient investir 2% et que ce 2% était un minimum", a rappelé M. Stoltenberg.

L'Otan n'a pas divulgué la liste des pays ayant atteint l'objectif des 2%, mais l'Allemagne a indiqué qu'elle en ferait partie cette année et la France l'année prochaine.

Les Etats-Unis n'en restent pas moins, et de loin, le premier contributeur aux dépenses militaires cumulées des pays de l'Otan.

L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a contribué à inciter les Européens à investir davantage dans leurs moyens de défense.

Ce qui n'a pas empêché Donald Trump de s'en approprier tout le mérite. Ce dernier a ainsi affirmé qu'il avait rendu l'Alliance "forte" sous son mandat (2017-2021).

Lors d'un meeting de campagne mercredi, il a raconté à nouveau l'échange qu'il aurait eu avec un dirigeant: "L'un des présidents s'est levé et a dit +si on ne paie pas, est-ce que ça veut dire que vous ne nous protégerez pas?+ J'ai répondu que c'est exactement ce que ça voulait dire", a-t-il raconté. "Le lendemain, l'argent a coulé à flots", a affirmé le républicain.

Si ses attaques contre les mauvais payeurs au sein de l'Alliance ne datent pas d'hier, ses propos encourageant la Russie à attaquer l'un d'entre eux ont choqué.

"C'est un changement d'échelle, un alignement sur la Russie qui est dangereux", soulignait un diplomate de l'Otan.

Pour autant, ces propos montrent surtout la nécessité pour les Européens - 29 pays sur 31 au sein de l'Otan - à "prendre leurs responsabilités en matière de défense", a ajouté ce diplomate.

"Je pense que nous ferions bien de ne pas regarder en permanence, comme le lapin face au serpent, le possible candidat républicain à la présidence, mais plutôt de faire nos devoirs", a déclaré de son côté le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, à son arrivée au siège de l'Otan.

Et cette responsabilité passe aussi par l'Ukraine où se joue aussi la sécurité de l'Europe, selon M. Stoltenberg.

"Soyez-en sûrs, les Etats-Unis continuent de soutenir fermement l'Ukraine", a ainsi affirmé M. Austin, dans un message vidéo diffusé au début de la réunion du groupe de Ramstein, à laquelle il n'a pas pu participer en raison de son hospitalisation à Washington.

Le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu et son homologue allemand ont de leur côté annoncé le lancement d'une coalition qui rassemblera au total 15 pays avec l'objectif affiché de renforcer les capacités de défense aérienne de l'Ukraine.

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