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Des élus belges cyberattaqués par la Chine condamnent publiquement: "Il est temps de défier Pékin"

Des élus belges ont été visés par des cyberattaques liées au service de renseignement chinois. Aujourd'hui, cinq d'entre eux, attaqués à partir de janvier 2021, condamnent publiquement ces piratages et réclament des mesures fortes pour oser "défier le régime de Pékin".

Nous avons pu en rencontrer deux : Georges Dallemagne, député Les Engagés et Samuel Cogolati, député Ecolo. C'est ce dernier qui est le tout premier cas connu. Le 6 janvier 2021, il reçoit un courriel venant d'un média chinois.

"En fait, il y a une image dedans que vous téléchargez et qui renvoie des données à Pékin. Mon PC n'a pas encore été screené, et donc, je ne connais absolument pas l'étendue de la fuite de données depuis la Belgique vers Pékin", déplore Samuel Cogolati.

Autre victime, tout aussi critique sur le pouvoir chinois, Georges Dallemagne : "Nous n'avons aucune idée de la manière dont cette attaque s'est menée, jusqu'à quel point des données ont été volées et jusqu'à quel point nous sommes encore l'objet de cette attaque et comment nous protéger", s'inquiète le député Les Engagés.

Anticiper le futur

Selon Axel Legay, "espionner, prendre des données, regarder ce que pensent les gens, en vue ensuite d'interpréter des résultats, voire de communiquer à nouveau avec des gens, c'est classique de l'espionnage chinois". L'expert en cybersécurité estime que pour la Chine, "savoir ce que le monde pense à l'heure actuelle" est devenu une spécialité "de façon à anticiper économiquement le futur".

Voyage diplomatique

Le Premier ministre s'est rendu en Chine, à Pékin, au début de l'année. Il y a rencontré les plus hautes autorités de l'État, dont le président chinois. Au menu des discussions, notamment, de l'espionnage et du piratage, mais vu de Belgique, ce n'est pas assez.

"Le gouvernement a été mis au courant par le FBI dès 2022. Ici, nous sommes en 2024, et nous attendons une réponse plus ferme. Il n'y a pas d'enquête judiciaire en Belgique contre les auteurs de ces cyberattaques", revendique Samuel Cogolati. Tandis que pour Georges Dallemagne, "il est temps de protester vigoureusement à l'égard de la Chine, de sanctionner ces hackers, d'informer à temps les parlementaires et de mieux nous protéger à l'égard de ce type de menaces".

Après les élections, les nouveaux députés recevront une information concernant les risques du piratage. Quant au gouvernement, sa première mesure est une convocation. Le numéro 2 de l'ambassade chinoise doit venir s'expliquer auprès de la ministre des Affaires étrangères.

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