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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra en Chine les 5 et 6 février, a indiqué mardi un responsable américain, confirmant un déplacement destiné à apaiser les fortes tensions entre les Etats-Unis et le géant asiatique.
Le déplacement de M. Blinken, qui sera le premier à ce niveau depuis celui de son prédécesseur républicain Mike Pompeo en octobre 2018, avait été annoncé en marge d'une rencontre mi-novembre à Bali, en Indonésie, entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping au cours duquel les deux dirigeants avaient appelé au calme.
Les dates, toutefois, n'avaient pas été officiellement communiquées.
M. Blinken arrivera le 5 à Pékin et aura également des entretiens le 6 lors de ce déplacement destiné à tenter d'apaiser les tensions avec le principal adversaire diplomatique et économique des Etats-Unis, a précisé le responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Aucune indication n'a été donnée sur ces entretiens, mais il devrait rencontrer à tout le moins son homologue chinois Qin Gang, ancien ambassadeur à Washington.
Le déplacement intervient malgré les préoccupations liées à la flambée de la pandémie de Covid-19 en Chine qui, selon Pékin, a atteint son pic épidémique.
S'exprimant mardi lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a salué la visite prochaine de M. Blinken en Chine, soulignant que "les Etats-Unis et la Chine communiquaient sur les détails" de la visite.
"La Chine poursuit des relations américano-chinoises sur la base des trois principes de respect mutuel, coexistence pacifique et une coopération gagnant-gagnant", a-t-il ajouté en disant espérer que les deux pays "remettent sur les rails une relation qui soit saine et stable".
Taïwan, Corée du Nord, mer de Chine méridionale, semi-conducteurs: les sujets de contentieux sont nombreux entre les deux superpuissances mondiales alors que Washington a fait de la Chine sa priorité stratégique à long terme.
Les tensions avaient atteint leur paroxysme en août dernier après la visite de la présidente d'alors de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taïwan, île dont Pékin estime qu'elle appartient à son territoire.
Pékin avait alors lancé des manoeuvres d'une ampleur inédite.
- "Gestion responsable" -
La semaine dernière, le secrétaire d'Etat américain a fait valoir que l'un des objectifs de sa visite sera de maintenir les canaux de communication ouverts avec Pékin.
"Ce dont nous ne voulons pas c'est qu'un malentendu se transforme en conflit", a-t-il affirmé, évoquant la volonté d'une "gestion responsable de cette relation" et de possibles terrains d'entente comme sur le dérèglement climatique.
"Nous ne recherchons pas le conflit. Nous allons gérer cette compétition de façon responsable mais nous allons concourir vigoureusement", a-t-il prévenu.
Une délégation américaine de haut niveau s'est rendue le mois dernier à Pékin pour préparer le voyage.
Par ailleurs, les plus hauts responsables économiques des deux pays, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et le vice-Premier ministre chinois Liu He, doivent se rencontrer mercredi à Zurich.
L'échange prévu dans la ville suisse, durant la semaine du forum de Davos, sera la première rencontre physique entre ces deux hauts responsables depuis leurs prises de fonction, après trois échanges réalisés à distance, a précisé un responsable du Trésor américain.
Ils "échangeront leurs points de vue sur les développements macroéconomiques ainsi que sur d'autres sujets économiques, et intensifieront la communication entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Ces trois dernières années, la rivalité entre les deux plus grandes économies mondiales s'est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, suscitant des craintes grandissantes aux Etats-Unis.
Washington a notamment annoncé des mises à jour dans ses règles de contrôle à l'exportation, une mesure censée compliquer davantage la fabrication et l'achat par la Chine de semi-conducteurs.
Sur le front diplomatique, le chef de la diplomatie américaine a déjà indiqué fin décembre qu'il demanderait notamment à Pékin de pousser la Corée du Nord à prendre part à des négociations alors que Pyongyang multiplie les essais de missiles balistiques, ce qui inquiète de plus en plus la Corée du Sud et le Japon.