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Des combats meurtriers font rage ce samedi dans le sud de Gaza: des milliers de civils pris au piège

Des combats meurtriers entre l'armée israélienne et le Hamas font rage samedi dans le sud de la bande de Gaza, où des milliers de civils pris au piège survivent dans des conditions humanitaires désastreuses, dans la pluie et le froid.

Khan Younès, la plus grande ville du sud de Gaza considérée par Israël comme une place forte du Hamas, est désormais au coeur de la guerre. De violents affrontements se déroulaient samedi dans la ville, selon des témoins interrogés par l'AFP. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 135 personnes avaient été tuées pendant la nuit.  

Les combats font rage notamment aux abords des deux principaux hôpitaux de la ville, Nasser et al-Amal, qui ne fonctionnent plus qu'au ralenti et qui abritent des malades mais aussi des milliers de déplacés.  

Quelques kilomètres plus au sud, des dizaines de milliers de civils sont massés à Rafah, coincés dans un périmètre très réduit contre la frontière fermée avec l'Egypte. Au total, environ 1,7 million de civils ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l'ONU.   Pendant la nuit, des pluies diluviennes ont inondé les camps de tentes, ajoutant à la détresse des déplacés qui piétinaient dans l'eau boueuse en tentant de sauver quelques affaires, selon des images de l'AFP. "Les pluies importantes inondent des milliers de déplacés à Rafah, à Khan Younès" ainsi qu'à Nouseirat, Deir el-Balah et dans la ville de Gaza, plus au nord, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.  

L'attaque du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.   En riposte, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.257 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon un bilan actualisé samedi du ministère de la Santé du mouvement.  

La "capacité chirurgicale" de l'hôpital Nasser est "quasiment inexistante" et les "quelques membres du personnel médical qui sont restés doivent composer avec des stocks de matériel médical très faibles", selon Médecins sans frontières (MSF).  

"Des centaines de patients et des membres du personnel de santé" de cet hôpital "ont fui. Il reste actuellement 350 patients et 5.000 personnes déplacées dans l'hôpital", a ajouté sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "L'hôpital est à court de carburant, de nourriture et de fournitures", a-t-il ajouté, appelant à un "cessez-le-feu immédiat".  

La plus haute juridiction de l'ONU, à la demande de l'Afrique du Sud, avait appelé vendredi Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza, une accusation jugée "scandaleuse" par Israël. La Cour internationale de justice (CIJ), qui ne dispose d'aucun moyen pour faire appliquer ses décisions, a également appelé Israël à prendre des "mesures immédiates" pour laisser entrer l'aide humanitaire à Gaza.  

Alors que la guerre ne connaît aucun répit, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.  

Quelque 250 personnes ont été enlevées en Israël pendant l'attaque du 7 octobre et emmenées à Gaza, dont une centaine ont été libérées fin novembre durant une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 sont présumés morts.

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