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Des dizaines de morts dans les raids israéliens à Gaza, entretien Biden-Netanyahu

Des dizaines de Palestiniens, selon le Hamas, ont été tués vendredi par des bombardements israéliens dans la bande de Gaza, au quatrième mois de la guerre d'Israël contre le Hamas palestinien, qui met à l'épreuve ses relations avec l'allié américain.

Pour la première fois depuis le 23 décembre, le président américain, Joe Biden, s'est, selon ses services, entretenu vendredi du conflit avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait réaffirmé la veille son rejet d'un Etat palestinien, à rebours de la position américaine.

Sur le terrain, tôt vendredi, des témoins ont fait état de tirs nourris et frappes aériennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza où se cachent selon Israël de nombreux membres de la direction du Hamas, qu'il classe groupe terroriste comme les Etats-Unis et l'Union européenne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas - mouvement au pouvoir à Gaza depuis 2007 - les frappes israéliennes avaient tué à la mi-journée 77 personnes dans le territoire assiégé.

Entrées le 27 octobre à Gaza, les troupes israéliennes ont progressé du nord vers le sud, où des centaines de milliers de Gazaouis ont fui aux premières semaines du conflit.

L'armée, qui a annoncé vendredi un bilan de 194 soldats tués à Gaza, dit toutefois rester confrontée à des combattants isolés dans le nord.

Un groupe armé palestinien, allié du Hamas, a diffusé pour sa part la vidéo d'un otage israélien blessé, affirmant qu'il avait été tué dans une frappe israélienne.

- "Enfer" -

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62.108 blessées dans les opérations israéliennes.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déploré des "conditions de vie inhumaines" dans le petit territoire côtier, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout.

Dans la soirée, l'opérateur palestinien Paltel a annoncé un "retour progressif des télécommunications" après une semaine de coupure quasi-totale.

A Gaza, près de 20.000 nourrissons sont nés "en enfer" depuis le 7 octobre dans des conditions "dépassant l'entendement", a fustigé l'Unicef.

L'ONU y a aussi pointé l'arrestation par Israël de milliers d'hommes, souvent soumis à de mauvais traitements qui pourraient s'apparenter à de la torture, l'armée israélienne réitérant à l'AFP que les détenus sont traités "conformément au droit international."

- "Tout le territoire" -

Inflexible dans sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la "victoire totale", le Premier ministre israélien a martelé jeudi qu' Israël devait "avoir le contrôle sécuritaire de tout le territoire à l'ouest du Jourdain" - ce qui englobe la Cisjordanie occupée et Gaza - une condition "en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)".

Joe Biden "croit toujours (...) à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après l'entretien des deux dirigeants.

La Maison Blanche s'est aussi dite "très préoccupée" par des informations de l'agence palestinienne Wafa sur la mort, dans des tirs israéliens, d'un Palestinien de 17 ans, porteur selon son père d'un passeport américain, près de Ramallah en Cisjordanie occupée, où les violences se sont intensifiées depuis le 7 octobre.

La diplomatie russe a de son côté appelé vendredi le Hamas, lors de pourparlers à Moscou, à libérer ses otages, jugeant "catastrophique" la crise humanitaire à Gaza.

Inquiétant la communauté internationale, le conflit exacerbe les tensions entre Israël et l'"axe de la résistance" établi contre lui par l'Iran, rassemblant notamment au côté du Hamas le Hezbollah libanais ou les Houthis yéménites.

L'armée israélienne a dit avoir frappé vendredi des sites du mouvement islamiste Hezbollah au sud Liban, où au moins trois maisons ont été détruites, selon l'agence officielle libanaise ANI. Le Hezbollah a revendiqué trois attaques en territoire israélien.

Les Houthis, qui disent agir en "solidarité" avec Gaza, ont eux revendiqué de nouveaux tirs contre un pétrolier américain dans le Golfe d'Aden, provoquant de nouvelles frappes américaines vendredi contre eux, selon la Maison-Blanche.

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