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L'assemblée parlementaire de l'OSCE a dénoncé lundi le refus d'accréditation par la Turquie de deux députés scandinaves qui devaient venir observer l'élection présidentielle du 14 mai.
"Nous sommes déçus par cette mesure qui pourrait avoir un impact négatif sur le travail de la mission d'observation internationale", a déclaré dans un communiqué l'assemblée, qui envoie plus de cent élus en plus des près de 400 représentants envoyés par l'instance elle-même.
La Turquie n'a pas à "influencer la composition de la mission" en se basant sur "des déclarations faites" par des députés "dans le cadre de leur mandat politique", a-t-elle ajouté.
Deux parlementaires, le Danois Soren Sondergaard (Alliance rouge-verte socialiste) et le Suédois Kadir Kasirga (social-démocrate), n'ont pas été autorisés par Ankara à faire le voyage.
M. Sondergaard a déclaré avoir été accusé de "promouvoir une organisation terroriste".
Dans le passé, il avait rendu visite aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie, avec le soutien des Etats-Unis.
"Un pays ne peut pas choisir les parlementaires qui servent d'observateurs", a-t-il estimé. "Cela jette une ombre sur les élections turques, ils démontrent déjà qu'ils veulent les contrôler".
Les présidentielles s'annoncent particulièrement serrées. Le candidat de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, représente le défi électoral le plus difficile à relever pour le président Recep Tayyip Erdogan, depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
En 2018, Ankara avait déjà barré la route à deux parlementaires, un Allemand et un Suédois.
L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui compte 57 Etats membres, a été instauré en 1975, au coeur de la Guerre froide, pour favoriser les relations Est-Ouest et observer le bon déroulement des scrutins dans les pays membres.