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Elon Musk, le patron de Twitter, Tesla et SpaceX, a indiqué lundi qu'il avait parlé avec des hauts responsable politique chinois de la nécessité de réguler l'intelligence artificielle (IA) lors de son voyage en Chine la semaine dernière.
"Nous avons eu des discussions très productives sur les risques liés à l'IA et le besoin de supervision ou de régulation", a-t-il déclaré lors d'une discussion diffusée en direct sur Twitter avec Robert Kennedy Junior, candidat -- aux faibles chances -- à l'investiture démocrate face à Joe Biden.
"Ce que je retire de ces conversations, c'est que la Chine va mettre en place des régulations de l'IA en Chine".
Le président Xi Jinping et d'autres dirigeants sont en effet convenus mercredi dernier, lors d'une réunion au sommet du parti communiste chinois, d'"améliorer la surveillance des données des réseaux et de l'intelligence artificielle", d'après des médias d'Etat.
Les autorités chinoises avaient déjà annoncé en avril qu'elles imposeraient une "inspection de sécurité" aux outils développés en Chine et reposant sur l'IA comme ChatGPT. Les contenus générés par l'intelligence artificielle devront "refléter les valeurs socialistes fondamentales et ne pas contenir (d'éléments relatifs) à la subversion du pouvoir de l'Etat".
Le projet de réglementation, qui, dans le système politique chinois très centralisé, a de fortes chances d'entrer en vigueur, a été dévoilé alors que nombreuses entreprises chinoises de la tech comme Baidu, Alibaba, JD.com ou ByteDance (maison mère de TikTok) ont récemment annoncé travailler sur leur propre modèle d'IA dite "générative", espérant ainsi surfer sur le succès du pionnier américain ChatGPT.
Ce programme, mis au point par le californien OpenAI, suscite une vague mondiale d'enthousiasme mais aussi d'inquiétude face à sa capacité à produire toutes sortes de textes cohérents, et à l'opacité du modèle de langage sous-jacent.
Elon Musk a passé deux jours en Chine sans tweeter. Cette visite de l'un des hommes les plus riches au monde est controversée en raison des tensions politiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
Le multimilliardaire a aussi suscité la polémique en suggérant que l'île de Taïwan, revendiquée par Pékin, devrait faire partie de la Chine.
Il a été accueilli quasiment au même niveau qu'un dirigeant politique étranger, avec des rencontres avec plusieurs membres du gouvernement, et il a "salué la vitalité et le potentiel de développement de la Chine", selon le ministère des Affaires étrangères Qin Gang.
"J'ai souligné que si jamais une super intelligence numérique ultra puissante était développée en Chine, cela poserait un risque pour la souveraineté du gouvernement chinois", a-t-il dit lundi. "Et je crois qu'ils considèrent ce risque sérieusement".