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Le visage de Donald Trump apparaît sur l'écran: l'ancien président a gagné la primaire républicaine en Caroline du Sud. Aussitôt fusent les cris de joie parmi ses partisans rassemblés près de Charleston, persuadés que cette fois Nikki Haley ne peut plus lui barrer la route vers l'investiture.
Part de pizza ou verre de vin à la main, ils s'enlacent et se congratulent lors d'une soirée organisée par l'antenne locale du parti de droite dans une résidence cossue de Mount Pleasant.
Ils ne savent pas encore qu'un peu plus tard, Nikki Haley confirmera qu'elle n'abandonne pas la course.
Pour l'instant, ils fêtent la victoire apparemment écrasante de leur champion. Ici, personne ne porte vraiment l'ex-gouverneure de Caroline du Sud dans son coeur: elle est jugée "trop modérée".
"Je suis ra-vie", s'exclame Amber Sparks. "C'est définitif. On peut enfin passer à autre chose! (...) Tout le monde sait quel candidat nous voulons". Autre chose, c'est le duel attendu en novembre avec Joe Biden, l'actuel président démocrate qui brigue un second mandat.
"C'était déjà fini pour" Nikki Haley après les primaires précédentes, qu'elle a aussi perdues face à M. Trump, dit de son côté Tom Robertson, 61 ans.
"Trump sera le maître du monde" s'il est réélu, se réjouit-il.
Pour Jordan Bryngelson, Nikki Haley "a fait du bon boulot à l'ONU", où elle avait été nommée par l'alors président Trump, "mais ce n'est juste pas le bon moment pour elle". Et puis "elle ne boxe pas dans la même catégorie" que Donald Trump, estime-t-il.
Amber Sparks a beau avoir des réserves sur la personnalité du tempétueux homme d'affaires, connu pour ses sorties tonitruantes et régulièrement polémiques, elle "aime beaucoup sa politique", dit-elle.
"Faut-il être influencé par le programme politique ou par la personnalité" de quelqu'un?, s'interroge-t-elle. "Pour moi, c'est vraiment le progamme qui importe".
Pour une autre républicaine qui souhaite rester anonyme, voter Trump c'est aussi voter pour les valeurs chrétiennes.
L'ex-président a notamment nommé des juges conservateurs à la Cour suprême, ouvrant la voie à l'annulation par le temple du droit américain du droit constitutionnel à l'avortement en 2022.
"J'ai l'impression que Dieu a permis à Biden d'arriver au pouvoir pour réveiller les gens", dit-elle en serrant la croix qu'elle porte au cou. De nombreux conservateurs dénoncent entre autres les politiques sociétales jugées trop progressistes des démocrates.
Aussi Donald Trump a-t-il "besoin d'avoir une nouvelle chance pour achever" ce qu'il a commencé, affirme-t-elle.