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En mer pour sauver des vies: JOUR 7- La difficulté de rester concentré durant l'absurde attente

Chaque année, des milliers de personnes risquent leur vie en tentant de traverser la mer Méditerranée. Ils fuient la guerre, la pauvreté et les persécution. Dans ces eaux souvent hostile, Médecin Sans Frontière (MSF) mène des missions de sauvetage vitale avec son bateau le Geo Barents. Une équipe de RTLinfo a pu embarquer exceptionnellement sur ce navire.

Depuis quelques jours désormais, le Geo Barents se trouve en zone de recherche et de secours dans les eaux libyennes. Le navire de Médecins Sans Frontières patrouille à une centaine de kilomètres des côtes, mais, pour l'instant, la météo empêche tout départ de petites embarcations. Le vent souffle "Nord", ce qui a pour conséquence que des vagues jusqu'à 3 mètres de haut se forment et rendent la mer Méditerranée encore plus dangereuse pour des petits bateaux empruntés par des migrants. Les départs sont même pratiquement impossibles. 

Pendant ce temps, l'équipage a mis en marche la surveille de la mer. Même si les départs sont peu probables, ils restent possibles. Concrètement, une par une, toutes les personnes présentes sur le bateau se relayent donc dans la passerelle pour assurer une garde et un suivi de ce qui se passe en mer. Équipée de jumelles, Clarissa Renee Podbielski, responsable des affaires humanitaires pour Médecins Sans Frontières, scrute l'horizon à la recherche d'une potentielle embarcation en détresse. "Cela fait partie de notre travail d'être présent et attentif ici, dit-elle. Surtout parce qu'il n'y a pas de mission de sauvetage des États de l'Union européenne. Donc nous sommes les seuls présents à pouvoir apporter de l'aide à des survivants en détresse."

L'attente est un élément essentiel qui n'est pas simple à gérer. Il faut d'un côté être patient avec le sentiment d'être bloqué en mer. Mais de l'autre, il faut rester concentré et alerte parce qu'à tout moment, un sauvetage pourrait débuter, même la nuit. 

"On doit toujours être prêt", nous explique Juan Cruz Vazquez Gonzalez un sauveteur de l'équipage. "Même si la mer est agitée pour l'instant et que les départs sont moins probables, cela peut toujours arriver. Même la nuit, on doit rester alerte. On essaye d'avoir une oreille en permanence sur la radio parce que s'il y a un appel pour un sauvetage, alors on devra courir."

Une attente qui s'accompagne d'un sentiment étrange. Pendant que l'équipage patiente au large des côtes libyennes, il est certain que des migrants patientent, eux aussi, sur terre pour pouvoir partir pour leur tentative de traverser la Méditerranée et fuir leur pays. C'est une situation étrange : les sauveteurs de Médecins Sans Frontières doivent attendre que ces personnes se mettent en danger de mort en prenant la mer avant de pouvoir leur porter secours...

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