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L'ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé mardi à l'armée nigériane de reconnaître sa responsabilité dans le bombardement d'un campement dans le centre du Nigeria fin janvier qui a couté la vie à 39 civils, et d'indemniser les victimes.
Le 24 janvier 2023, une frappe aérienne avait touché un campement d'éleveurs dans le district de Doma, dans l'État de Nasarawa, tuant 39 civils et en blessant au moins six, selon l'organisation de défense des droits humains dans un rapport d'enquête publié mardi.
Le lendemain du drame, le gouverneur de l'État de Nasarawa avait confirmé une frappe menée par un drone ayant tué une quarantaine de personnes, mais l'armée n'avait pas réagi.
Celle-ci a finalement reconnu avoir mené une frappe aérienne en réponse à des activités "terroristes présumées" sur la base de "renseignements crédibles" sans reconnaître explicitement de fautes, dans une réponse adressée à HRW le 17 mai et jointe au rapport.
Contactée mercredi par l'AFP, elle est restée muette mardi en fin d'après-midi.
"Le retard inacceptable de l'armée à reconnaître que des dizaines de civils ont été tués et blessés ne fait qu'aggraver la tragédie de cette attaque choquante", a déclaré Anietie Ewang, chercheuse sur l'Afrique à HRW.
"L'armée nigériane devrait rendre pleinement compte de ses actes ainsi que verser une compensation financière et une aide aux moyens de subsistance à la mesure des besoins des victimes et de leurs familles", a ajouté la chercheuse.
L'ONG demande également au gouvernement fédéral du Nigeria de mener une enquête "urgente" et "impartiale".
L'enquête de HRW se base sur des entretiens menés en mars dernier avec deux survivants et sept membres des familles des victimes.
L'ONG dit également avoir examiné et vérifié huit photographies montrant certains des corps et avoir visité une fosse commune où 31 corps ont été enterrés.