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Frontière, Ukraine: brusque montée de fièvre entre Biden et les républicains

Le ton est brusquement monté vendredi entre Joe Biden et les républicains à propos des difficiles discussions au Congrès sur l'Ukraine et la politique d'immigration, un signe parmi d'autres de l'intensification de la campagne électorale.

Sous pression de la droite, ces deux sujets sont désormais négociés ensemble, ce qui met en péril les livraisons d'armes et d'équipements cruciales pour l'armée ukrainienne.

Le président démocrate a appelé dans la soirée les parlementaires conservateurs à ne pas bloquer un projet sur l'immigration déjà en partie négocié, assurant que s'il était adopté, il s'agirait "de l'ensemble de réformes le plus sévère et le plus juste que nous ayons jamais eu dans notre pays pour sécuriser la frontière".

"Il me donnerait, en tant que président, une nouvelle autorité d'urgence pour fermer la frontière quand elle est submergée", a dit Joe Biden dans un communiqué, en assurant même qu'il "utiliserait ce pouvoir le jour même de l'entrée en vigueur de la loi".

"Si vous êtes sérieux à propos de la crise à la frontière, passez un projet de loi bipartisan et je le signerai", a ajouté le démocrate de 81 ans, qui se sait politiquement vulnérable sur le sujet, et qui espère ainsi mettre la droite en difficulté.

- "Mort-né" -

Le communiqué de Joe Biden est une réponse au président républicain de la Chambre des représentants américaine, Mike Johnson.

Ce dernier a averti vendredi qu'en l'état, tout vote sur de nouveaux financements pour l'aide à l'Ukraine ainsi que pour le renforcement de la frontière avec le Mexique, où arrive un nombre record de migrants, était "mort-né".

Ce commentaire arrive au moment où, selon les médias américains, l'ancien président et candidat à la Maison Blanche Donald Trump fait pression sur les élus républicains pour bloquer les demandes budgétaires de son rival, le président démocrate Joe Biden.

"Si les rumeurs sur la teneur du projet de loi (actuellement débattu au Sénat, l'autre chambre du Congrès, ndlr) sont vraies, il serait mort-né avant même son arrivée devant la Chambre des représentants", a assuré Mike Johnson dans une lettre aux députés américains.

Ce courrier est un signal négatif de plus sur l'issue des négociations déjà très compliquées au Congrès américain, qui se compose du Sénat, à majorité démocrate actuellement, et de la Chambre, dominée par les républicains.

Le président américain réclame le vote d'une rallonge budgétaire de quelque 100 milliards de dollars pour répondre à des besoins pressants, au premier rang desquels l'aide à l'Ukraine, dont les Etats-Unis sont le premier fournisseur d'équipement militaire, et l'aide à Israël.

- Texas -

Mais la discussion parlementaire est désormais compliquée par l'accélération de la campagne avant la présidentielle de novembre, qui a toutes les chances d'opposer à nouveau Joe Biden et Donald Trump.

L'ancien président républicain a fait de l'immigration l'un de ses axes majeurs d'attaque.

Alors qu'un compromis au Sénat semblait possible, cette perspective s'est soudainement éloignée cette semaine, et la presse américaine y voit l'oeuvre du magnat de 77 ans, grand favori de la primaire républicaine et qui conserve une forte emprise sur le parti.

Par ailleurs, la tension ne retombe pas entre le gouvernement fédéral et le gouverneur républicain du Texas, qui a fait installer des barbelés à la frontière avec le Mexique, défiant ainsi l'autorité de Washington en matière de police aux frontières.

Il a reçu le soutien appuyé de Donald Trump et de nombreux autres caciques du parti républicain.

La dernière livraison d'aide militaire américaine à l'Ukraine avait été annoncée le 27 décembre, et la Maison Blanche a dit et répété que sans rallonge budgétaire, il n'y en aurait pas d'autre.

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