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Gaza: Guterres appelle à un "cessez-le-feu humanitaire", une division israélienne se retire

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, où la phase "intensive" de la guerre contre le Hamas "se terminera bientôt" dans le sud du territoire palestinien, a annoncé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Une des quatre divisions israéliennes engagées dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive terrestre, le 27 octobre, s'en est retirée dans la soirée, a indiqué l'armée.

"Nous avons clairement dit que l'étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois", "dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt", a déclaré le ministre Gallant selon qui, "le moment va arriver où nous entrerons dans la prochaine phase" de la guerre à Gaza.

Le cabinet israélien avait auparavant approuvé un budget modifié pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars (13,7 mds EUR) de dépenses pour faire face au coût de la guerre à Gaza.

Le Hamas a de son côté fait état lundi de la mort de deux otages israéliens, diffusant pour ce faire une vidéo où l'on voit une jeune femme - également otage et visiblement sous pression - annoncer les décès. Aucune indication sur la date de tournage n'est donnée dans la vidéo.

"Ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza", a affirmé dans un communiqué la branche armée du Hamas. L'armée israélienne a rejeté ces allégations comme des "mensonges" du Hamas, et dénoncé son "utilisation brutale d'otages d'innocents".

- "Punition collective" -

Antonio Guterres a lui lancé un nouvel appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", nécessaire selon lui pour assurer l'aide humanitaire mais également "faciliter la libération des otages".

"Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza", a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant que "rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre.

Dans la bande de Gaza, plus de 24.000 personnes ont tuées par les bombardements et opérations militaires israéliennes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.

- Tir Houthi contre un cargo américain -

Dans ce contexte de violences, une femme a été tuée et au moins 13 personnes blessées à la mi-journée, dans un attentat à la voiture bélier à Raanana, une banlieue de Tel-Aviv, a indiqué la police israélienne qui dit avoir arrêté deux suspects palestiniens.

Deux jeunes Français figurent parmi les blessés, selon le ministère français des Affaires étrangères.

Au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d'Aden par un missile des Houthis, qui avaient la veille attaqué un destroyer américain selon l'armée américaine.

Ces rebelles yéménites soutenus par l'Iran ont lancé depuis le début de la guerre à Gaza une campagne d'attaques en mer Rouge contre les bateaux marchands qui seraient liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Les 2,4 millions d'habitants de ce petit territoire surpeuplé, assiégé et pilonné, dont 1,9 millions ont dû quitter leur foyer selon l'ONU, manquent de tout. Le froid complique encore leur survie au quotidien.

A Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien non loin de de la frontière égyptienne, où ont afflué des centaines de milliers de Gazaouis fuyant les combats d'abord concentrés dans le nord, de la fumée et une odeur âcre émanent du feu que la famille d'Ismaïl Nabhane a allumé avec du bois de chauffage et du plastique devant son abri de fortune.

"Les enfants sont sans cesse malades. Ils n'arrêtent pas de tousser et d'être enrhumés, leurs vêtements ne sont pas suffisamment épais pour les réchauffer", décrit son épouse, Raidah Aouad, à l'AFP.

- "Famine et épidémies" -

Dans un communiqué commun, l'Unicef, le Programme alimentaire mondial et l'Organisation mondiale de la Santé ont mis en garde lundi contre un "risque de famine" et d'"épidémies de maladies mortelles".

La guerre exacerbe aussi les tensions à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont désormais quotidiens.

Dimanche, le mouvement islamiste pro-iranien a indiqué avoir mené six attaques sur le sol israélien, dont une sur un village qui, selon l'armée israélienne, a tué deux civils, mère et fils.

Lundi, l'Iran a pour sa part appelé les Etats-Unis et le Royaume-Uni à "arrêter immédiatement la guerre" contre le Yémen, après les frappes menées vendredi et samedi par Washington et Londres contre les Houthis, qui n'ont en rien fait cesser les attaques de ces derniers.

En Cisjordanie occupée, autre zone de tension, trois Palestiniens ont été tués lundi dans des affrontements avec les forces israéliennes, selon le ministère de la Santé palestinien. Plus de 340 Palestiniens y sont morts dans des violences depuis le 7 octobre, selon les autorités palestiniennes.

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