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La fin de la guerre approche-t-elle avec l'accord pour la libération d'otages à Gaza? "Plus la trêve sera longue, plus le Hamas va pouvoir se reconstituer"

Israël et le Hamas ont annoncé mercredi la conclusion d'un accord prévoyant la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens et d'une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien, encore visé par des frappes israéliennes.

Au 47e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, le Qatar, un des médiateurs entre les belligérants, a confirmé à 03H30 GMT qu'une "pause humanitaire" serait annoncée "dans les prochaines 24 heures" et durerait "quatre jours, avec possibilité de prolongation".

D'après le Hamas, cette trêve humanitaire entrera en vigueur jeudi à 10h00 (09h00 HB). C'est ce qu'a indiqué mercredi Mousa Mohammed Abu Marzook, un représentant du mouvement palestinien, à la chaîne de télévision Al-Jazeera.

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L'accord est conclu, mais rien n'est encore réglé. L'échange est très difficile à mettre en place. "Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il a fallu attendre 7 semaines après la prise d'otage pour annoncer cette libération", analyse Estelle Hoorickx, chercheuse au centre d'études de sécurité et de défense (CESD). "Toute la difficulté, pour Israël, ça va être de faire respecter cette trêve pour permettre une libération d'otages qui se passe sans encombres, mais également pour protéger ses propre soldats qui se trouvent à Gaza", ajoute-t-elle.

Il y a aussi le problème de communication entre les terroristes qui se cachent dans Gaza et les leaders politiques au Qatar. Ce n’est pas un coup de fil. Chaque message prend 24 heures. Il y a des difficultés de communication aussi entre les terroristes disséminées dans Gaza.

De même que les otages, qui ne se trouvent pas tous au même endroit : "Pour le Hamas, cette trêve va permettre de retrouver et regrouper certains otages dont il dit avoir perdu la trace depuis les bombardements mais qui constituent vraiment une monnaie d'échange très importante pour la suite", complète Estelle Hoorickx.

Le Hamas doit les identifier, les localiser, aller les chercher à droite et à gauche. D’où la demande du Hamas qu’Israël cesse aussi sa surveillance par drone. Chaque jour, un certain nombre d’otages seront libérés pour atteindre 50 le quatrième jour. C’est la Croix-Rouge Internationale qui ira les récupérer à Gaza et les ramènera en Israël. 

On l'a entendu le Hamas pourrait libérer 10 otages supplémentaires par jour de cessez-le-feu supplémentaire. Ce pourrait être la fin de la guerre à Gaza ? "Pour Israël, cette trêve va permettre de réaliser l'un de ses objectifs, à savoir libérer une partie de ses otages. Mais en même temps, cette trêve va peut être mettre à mal son deuxième objectif qui reste central : la destruction du Hamas. Plus la trêve sera longue, elle sera surement prolongée, plus le Hamas va pouvoir se reconstituer, cacher ses armements et se cacher lui-même", répond la chercheuse.

C'est l'objectif du Hamas, qui détient une arme psychologique avec ce chantage de libération au compte-gouttes. Si on compte, cela pourrait faire 19 jours de trêve supplémentaires. Les services secrets israéliens vont continuer à travailler pour récolter le plus d'informations possible. C'est tout le dilemme du gouvernement israélien. Mardi soir, le Premier ministre a réafirmé: "Nous sommes en guerre et la guerre va continuer pour éradiquer le Hamas et libérer les otages."

"Comme tous les mouvements terroristes, le principe du Hamas, c'est de frapper et puis de disparaître. Donc, cette trêve constitue un handicap majeur pour Israël et pour la suite des opérations", conclut Estelle Hoorickx.

La pression va être terrible sur le Premier ministre, à la fois de la part des familles des otages qui n'auront pas encore été libérés, et à la fois d'une partie de la communauté internationale, qui va tout faire pour essayer de transformer cette trève en fin de guerre. Est-ce que cela va faire plier le gouvernement israélien? C'est la grande inconnue.


 

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