Le retour de l'Homme sur la lune pourrait être retardé. La NASA a présenté hier (mardi) soir l'avancement de sa mission Artémis, qui doit, à terme, emmener des humains sur la lune en 2025. Mais en raison de retard de certains sous-traitants, la mission d'alunissage devrait être reportée.
La mission Artémis est divisée en trois phases. La phase 1, consistait à envoyer un vaisseau en orbite autour de la lune et s'est bien déroulée en 2022. La phase 2, la même chose, mais avec un équipage, est prévue pour fin 2024 et le calendrier devrait être respecté. Mais c'est dans la phase 3 que ça coince.
Le premier élément à poser problème, c'est le vaisseau qui va devoir alunir. Développé par SpaceX, le Starship a explosé pour sa première version. Le groupe d'Elon Musk va continuer à développer son vaisseau spatial, mais cela risque de prendre plus de temps que prévu.
Car les phases de tests sont longues. Il faut déjà que le vaisseau sache voler... et surtout atterrir. "Il doit savoir réaliser un atterrissage lunaire automatique avant de le valider dans une configuration habitée", explique Christian Barbier, astrophysicien retraité du centre spatial de Liège. "Personnellement, je me questionne sur la plausibilité d'un planning aussi serré".
Autre élément en retard : la fabrication de la combinaison des astronautes. "Ces nouveaux scaphandres seront beaucoup plus souples que ceux dont étaient munis les astronautes du temps d'Apollo (les premières missions qui ont envoyé des hommes sur la lune, ndlr)", souligne encore Christian Barbier. "Et on ne développe pas un tel scaphandre du jour au lendemain".
Bien que la NASA a déjà réussi, depuis le 21 juillet 1969, à envoyer des humains sur la lune, réitérer l'exploit semble bien compliqué pour l'agence américaine. La "faute" à un contexte géopolitique bien différent. "À l'époque, il y avait une compétition avec l'Union Soviétique et le programme Apollo était une priorité nationale", rappelle Christian Barbier.
Le projet Apollo a coûté, après correction liée à l'inflation, l'équivalent de 250 milliards d'euros. Le budget pour Artémis est trois fois moindre.
