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Les abus à l'encontre des journalistes au Rwanda doivent cesser, exige HRW

La combinaison de disparitions et décès suspects avec la menace d'arrestations et de poursuites constitue une manière efficace de s'assurer que les journalistes au Rwanda pratiquent l'autocensure, affirme l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch dans un communiqué jeudi.

Un an après la mort suspecte de John Williams Ntwali, il n'y a pas eu de compte rendu crédible de l'accident de la route présumé qui a causé sa mort, regrette l'ONG. Il était l'un des rares journalistes au Rwanda à avoir couvert des sujets sensibles, notamment les conditions de détention de journalistes et détracteurs emprisonnés, selon HRW.

Un procès expéditif a eu lieu en l'absence d'observateurs indépendants et le conducteur a été reconnu coupable de lésions corporelles et d'homicide involontaire, indique Human Rights Watch.

Autre cas évoqué par l'ONG, celui de Dieudonné Niyonsenga, propriétaire d'Ishema TV. Présentant une plaie au front et affaibli, il a déclaré devant un tribunal de Kigali le 10 janvier dernier qu'il était détenu dans un "trou" qui se remplit souvent d'eau, sans accès à la lumière, et qu'il était fréquemment passé à tabac. Il a déclaré que son ouïe et sa vue étaient devenues déficientes du fait de sa détention de trois ans dans des conditions "inhumaines" et des passages à tabac, selon le procès-verbal de l'audience.

"Les récits terrifiants de torture en prison et l'incapacité à rendre justice pour la mort suspecte d'un journaliste d'investigation marquent un début d'année sombre pour les journalistes au Rwanda", estime Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à Human Rights Watch. "Le bilan du Rwanda en matière de liberté de la presse continuera très probablement à se détériorer, à moins que le système judiciaire ne commence à agir de manière indépendante et libère les journalistes emprisonnés et que les autorités cessent de les cibler".

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