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Les clés de la Maison Blanche: le procès pénal de Trump va-t-il changer la donne?

Le 5 novembre prochain, les Américains ont rendez-vous avec leur avenir politique alors qu'ils éliront leur 47ᵉ président. Pour mieux appréhender les enjeux de cette élection présidentielle majeure, des experts des États-Unis nous éclairent sur les enjeux de ce scrutin. On est là pour vous donner les clés de la Maison-Blanche.

Alors que s'ouvre ce lundi un nouveau chapitre dans le long parcours judiciaire de Donald Trump, il est temps de revenir sur les multiples affaires qui entourent l'ancien président américain. Avec un total de 34 chefs d'inculpation à son actif, Trump se retrouve au cœur d'une tempête judiciaire sans précédent dans l'histoire politique américaine.

Il est visé pour falsification présumée de documents ayant servi à dissimuler un versement d’argent à une actrice de films X, Stormy Daniels, pour acheter son silence avant l’élection.

Serge Jaumain, professeur d'histoire à l'ULB, décortique cette saga juridique complexe : "On n'a jamais eu dans l'histoire américaine un tel lien entre justice et élection présidentielle. D'abord, on n'a jamais eu un candidat porté par l'un des deux partis qui se trouvait ainsi inculpé. C'est tout de même lourd", souligne-t-il.

Les accusations portées contre Trump couvrent un large éventail de délits, allant des pressions électorales en 2020 à la gestion négligente de secrets d'État, en passant par la fraude financière au sein de son empire immobilier.

Parmi les procès en cours, quatre sont au pénal et deux au civil. Ces poursuites incluent des accusations liées à l'assaut du Capitole le 6 janvier, la dissimulation de documents confidentiels, la tentative de modifier les résultats des élections en Géorgie, ainsi que des paiements occultes à une ancienne actrice de films pornographiques. Les peines encourues pourraient conduire Trump derrière les barreaux.

"Il pourrait s'auto-déclarer comme devant être gracié"

Les deux procès civils auxquels Trump fait face concernent des accusations de harcèlement sexuel et de fraude financière. Dans le premier cas, une ancienne journaliste a obtenu gain de cause pour diffamation et une indemnité de 80 millions de dollars. Dans le second, Trump doit verser près de 450 millions de dollars, une somme qu'il a réussi à réduire à 175 millions après un appel.

Ce dernier procès pourrait s'avérer plus dangereux pour Trump que les précédents. Ses avocats ont tenté de le reporter sans succès. Serge Jaumain explique : "Ses avocats mettent en œuvre des moyens considérables pour retarder les procès afin que cela n'ait pas lieu avant l'élection. On sait qu'un certain nombre de républicains pourraient ne pas le soutenir s'il est condamné".

Un report de procès lui permettrait de demander "une amnesty ou de s'auto-déclarer comme devant être gracié", ce qu'il pourra faire s'il est élu président. Mais cela ne pourra avoir lieu "que pour les procès liés à la justice fédérale".

En outre, la composition du jury pourrait jouer un rôle déterminant dans l'issue du procès. Les New-Yorkais, majoritairement démocrates, pourraient influencer le verdict, bien que les jurés soient censés être impartiaux. 

Si Trump est condamné, cela pourrait remettre en question son avenir politique, mais également sa liberté. En tant qu'ancien président, il bénéficie de certaines protections, mais une condamnation ne l'empêcherait pas d'être candidat à l'élection présidentielle, même depuis sa cellule de prison.

Ce procès, qui s'annonce médiatique et politiquement chargé, durera environ six semaines.

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