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Les résultats complets des élections législatives de mi-mandat se faisaient toujours attendre jeudi aux Etats-Unis où Joe Biden s'est félicité que son camp ait déjoué les pronostics d'une défaite cuisante, mais l'attention se déplaçait déjà vers la présidentielle de 2024.
Le président démocrate va probablement devoir composer avec une Chambre des représentants aux mains des républicains, ce qui compliquera le reste de son mandat, mais la victoire de ses opposants s'annonce nettement plus courte que ce qu'ils pensaient.
Le contrôle du Sénat, lui, était encore incertain.
La composition finale de la chambre haute, suspendue à trois sièges, ne devrait en effet être connue que dans des semaines.
Car le comptage des voix en Arizona et au Nevada pourrait encore prendre plusieurs jours, et en Géorgie, un second tour est prévu le 6 décembre.
Longtemps, les républicains ont cru avoir un boulevard pour reprendre les deux chambres à leurs rivaux, promettant une "vague rouge", voire un "tsunami".
"Cela ne s'est pas produit", s'est réjoui jeudi Joe Biden, bientôt 80 ans, aux côtés de sa vice-présidente Kamala Harris.
Le 8 novembre, jour de ces élections historiquement périlleuses pour le parti en place, fut "un bon jour pour la démocratie", a-t-il répété, et "une nuit solide pour les démocrates".
"Il y avait beaucoup d'inquiétudes quant au fait que la démocratie passe le test. Elle l'a passé", a-t-il ajouté, affirmant être "prêt à travailler avec les républicains".
"Mais le peuple américain a dit clairement s'attendre à ce que les républicains travaillent avec moi aussi", a-t-il averti.
Le président avait grandement axé sa campagne sur la défense de la démocratie et des droits, notamment celui à l'avortement. Il avait exhorté les Américains à faire barrage à la frange la plus extrême du camp conservateur et sa "philosophie MAGA extrême".
L'acronyme MAGA fait référence au slogan emblématique de l'ancien président Donald Trump, "Make America Great Again" (Rendre à l'Amérique sa grandeur), qui continue à marteler que l'élection présidentielle de 2020 lui a été "volée" par Joe Biden.
Les républicains, eux, ont davantage insisté dans leur campagne sur l'économie et l'inflation, qui a atteint des niveaux record.
- 2024, déjà -
Interrogé mercredi sur l'élection de 2024, le président Biden a redit avoir "l'intention" de briguer un second mandat, mais qu'il le confirmerait "en début d'année prochaine".
Car la course à la Maison Blanche s'organise déjà.
M. Trump, très présent lors de la campagne pour les élections de mi-mandat, serait prêt à se lancer de nouveau à la conquête du 1600 Pennsylvania Avenue: il a promis une "très grande annonce" le 15 novembre.
Mais les performances plus que mitigées de ses poulains jettent une ombre sur ses projets et questionnent sa réputation de faiseur de rois.
Lui-même a concédé sur sa plateforme Truth Social que "d'une certaine manière", les résultats des "midterms" étaient "quelque peu décevants".
Avant de s'en prendre jeudi au "faux récit des médias corrompus selon lequel je suis en colère à propos des midterms". "Je ne suis pas du tout en colère, j'ai fait un excellent boulot (je n'étais pas candidat!) et je suis très occupé à regarder vers l'avenir", a-t-il lancé, assurant avoir choisi "tellement de gagnants" parmi ses protégés.
Tout le monde n'est pas du même avis. Propriété de l'influente famille Murdoch, le tabloïd New York Post, jusqu'à récemment favorable à l'ancien président, l'a accusé d'avoir "saboté" le scrutin pour les républicains, l'affublant dans ses colonnes du surnom "Trump le Toxique".
Surtout, les élections ont permis de conforter son rival républicain le plus en vue aujourd'hui, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, triomphalement réélu mardi.
M. DeSantis a prononcé un discours de victoire largement perçu comme se projetant vers 2024. "Le combat ne fait que commencer", a lancé celui qui a fait de la Floride un laboratoire pour ses idées.
Quant à l'ancien vice-président Mike Pence, également pressenti pour la prochaine présidentielle, il a opportunément publié au lendemain des élections un extrait de ses mémoires. Son livre, dans lequel il raconte les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020, sort le 15 novembre - le même jour que l'annonce promise par Donald Trump.