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Voici les grandes dates de l'affaire dite des "écoutes", dans laquelle l'ancien président Nicolas Sarkozy, condamné en première instance fin 2020 pour corruption et trafic d'influence, connaîtra mercredi la décision de la cour d'appel.
- Les écoutes -
Le 26 février 2014, une information judiciaire contre X est ouverte par le parquet national financier pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction.
Le 4 mars, des perquisitions sont menées aux domiciles et bureaux de l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, et chez le haut magistrat Gilbert Azibert, en poste au parquet général de la Cour de cassation.
Le 7, Le Monde révèle que l'ancien président de la République (2007-2012) a été placé sur écoute dans une enquête ouverte l'année précédente sur des accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.
Les enquêteurs ont alors découvert qu'il utilise une ligne dédiée à ses conversations avec Thierry Herzog, ouverte par ce dernier sous l'identité d'emprunt de "Paul Bismuth".
Des appels interceptés début 2014 ont suggéré que les deux hommes cherchaient à obtenir auprès de Gilbert Azibert des informations sur une décision judiciaire concernant M. Sarkozy (l'utilisation par la justice de ses agendas saisis dans le cadre de l'affaire Bettencourt, dans laquelle il a bénéficié d'un non lieu).
En échange, l'ex-président aurait promis d'intervenir pour aider le magistrat en fin de carrière à obtenir un poste à Monaco. Poste qu'il n'obtiendra pas.
Le 20, l'ex-chef de l'Etat dénonce dans une tribune des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l'ex-Allemagne de l'Est.
- Mises en examen -
Le 1er juillet 2014, Nicolas Sarkozy est le premier ancien chef de l'Etat français à être placé en garde à vue. Il est mis en examen (tout comme MM. Herzog et Azibert) dans la nuit du 1er au 2 pour corruption active, trafic d'influence actif et recel de violation du secret professionnel.
Il dénonce une "instrumentalisation politique" de la justice.
Le 12 juillet, Le Monde publie des retranscriptions d'écoutes téléphoniques dans lesquelles Nicolas Sarkozy promet à Me Herzog d'intervenir pour M. Azibert, avant d'y renoncer.
Ce revirement a laissé supposer que Nicolas Sarkozy avait appris être sur écoute, mais les enquêteurs chercheront en vain la "taupe" qui l'aurait informé.
- Recours rejetés -
Le 7 mai 2015, la cour d'appel de Paris valide les écoutes de l'ex-chef de l'Etat, qui se pourvoit en cassation.
En décembre, la cour d'appel rejette sa demande de récusation de l'une des deux juges d'instruction en charge du dossier, Claire Thépaut, membre du Syndicat de la magistrature (classé à gauche).
Le 22 mars 2016, la Cour de cassation valide à son tour les écoutes.
- Renvoi en correctionnelle -
Deux ans plus tard, le 26 mars 2018, Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert sont renvoyés en correctionnelle pour corruption active et trafic d'influence.
Ces deux derniers le sont aussi pour violation du secret professionnel. Tous font appel.
Après le rejet de plusieurs recours, la Cour de cassation valide définitivement, en juin 2019, le renvoi des trois hommes devant un tribunal.
- Prison ferme puis sursis -
Jugés en novembre-décembre 2020 devant le tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Sarkozy, Gilbert Azibert et Thierry Herzog sont condamnés, le 1er mars 2021, à trois ans d'emprisonnement dont un ferme pour corruption et trafic d'influence. Ils font appel.
A l'issue de ce deuxième procès en appel, en décembre 2022, le parquet requiert trois ans de prison avec sursis à l'encontre des trois prévenus. Décision le 17 mai.