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Le général à la retraite Petr Pavel, soutenu par des partis de centre droit, est favori du second tour de la présidentielle tchèque qui a commencé vendredi et se termine le lendemain, face au milliardaire Andrej Babis, ancien Premier ministre de centre gauche.
Malgré le mauvais temps, les analystes s'attendaient à un taux de participation élevé pour le vote de deux jours, qui fait suite à une campagne électorale marquée par l'hostilité et les commentaires controversés concernant la guerre en Ukraine.
Le vainqueur du second tour remplacera Milos Zeman, un homme politique connu pour son franc-parler, qui a entretenu des liens étroits avec Moscou avant de faire volte-face au moment où la Russie a envahi l'Ukraine.
M. Pavel est arrivé en tête des derniers sondages d'opinion, avec 58% à 59% d'intentions de vote, contre 41% à 42% pour son rival.
Lors du premier tour durant lequel huit candidats se sont opposés, M. Pavel a devancé M. Babis avec 35,4% contre 35, et a bénéficié depuis du report des voix de certains concurrents éliminés.
M. Babis peut compter sur un soutien stable des électeurs de son mouvement populiste de centre-gauche ANO, mais il semble peu probable qu'il remporte un nombre important de nouveaux votes.
Il a également agacé certains avec des diatribes plutôt chaotiques lors des débats, ce qui a conduit l'analyste de l'université Masaryk, Otto Eibl, à dire à l'AFP qu'il était "difficile à comprendre".
La campagne entre les deux tours a été particulièrement antagoniste, avec une vague de désinformation ciblant largement M. Pavel, et des menaces de mort visant M. Babis et sa famille.
Un canular lancé sur internet, puis relayé par sms affirmait que Petr Pavel était mort.
"Très franchement, si les sondages sont bien menés, je pense qu'il sera difficile pour Babis de remonter", a estimé à l'AFP Tomas Lebeda, analyste à l'Université Palacky. "Je m'attends à une victoire de Petr Pavel", a-t-il ajouté.
M. Pavel devait voter dans le petit village de Cernoucek (nord), alors que M. Babis devait le faire dans la petite ville de banlieue de Pruhonice, juste au sud de la capitale vendredi après-midi.
Le nouveau président de la République tchèque, pays d'Europe centrale de 10,5 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'Otan, sera confronté à une inflation et à des déficits record dus à la guerre en Ukraine.
Bien que son rôle soit essentiellement honorifique, le chef de l'Etat nomme le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale et les juges constitutionnels, et assure le commandement suprême des forces armées.
- Ancien para contre milliardaire -
Petr Pavel, 61 ans, est un ancien parachutiste, héros de la guerre en ex-Yougoslavie au cours de laquelle il a notamment aidé à libérer des troupes françaises dans une zone de combats. Il est ensuite devenu le chef de l'état-major tchèque et celui du comité militaire de l'Otan.
Âgé de 68 ans, Andrej Babis, propriétaire du groupe agroalimentaire, chimique et médiatique Agrofert, est la cinquième fortune tchèque, selon le magazine Forbes.
Il a occupé le poste de Premier ministre de 2017 à 2021, confronté constamment à des questions sur son double rôle de politicien et d'entrepreneur.
Les deux rivaux avaient été tous deux membres du parti communiste dans les années 1980, lorsque la Tchécoslovaquie était sous la tutelle politique de Moscou.
M. Pavel a obtenu le soutien de plusieurs partis de la coalition de centre droit du Premier ministre Petr Fiala, tandis que M. Babis bénéficie de l'appui de son allié de longue date, M. Zeman.
M. Babis a soulevé la controverse la semaine dernière en déclarant qu'il n'enverrait pas de troupes tchèques si ses alliés de l'Otan, la Pologne ou les pays baltes, étaient attaqués.
Des propos sur lesquels il est revenu par la suite, mais qui ont néanmoins suscité des critiques dans la région.
L'analyste politique indépendant Jan Kubacek a toutefois estimé que l'élection n'entraînerait pas de changement dans la politique étrangère tchèque, quel que soit le vainqueur.
"La République tchèque restera pro-occidentale, elle conservera sa relation stratégique avec l'UE et l'Otan, elle restera aux côtés de l'Ukraine", a-t-il déclaré à l'AFP.
Les bureaux de vote ont ouvert à 14h00 (13h00 GMT) vendredi et fermeront à 22h00, avant de rouvrir à 8h00 et de fermer à 14h00 samedi. Les résultats sont attendus peu après.