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Séisme: la Belgique libère 5 millions d'aide humanitaire supplémentaire

Des secouristes parviennent encore mercredi à retrouver des survivants dans les décombres, même si les chances de survie s'amenuisent, deux jours après le terrible séisme en Turquie et en Syrie dont le bilan ne cesse de s'alourdir.

Les sauveteurs travaillent par un froid glacial depuis deux jours, après le tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 qui a secoué lundi à l'aube le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie voisine, suivi de puissantes répliques. Le mauvais temps complique la tâche des secours alors que les 72 premières heures sont cruciales pour retrouver des survivants, selon le responsable du Croissant rouge turc, Kerem Kinik.

Tout à coup nous avons entendu des voix

Dans la province turque de Hatay (Sud), durement frappée par le séisme, des enfants et des adolescents ont été retirés des décombres d'un immeuble. "Tout à coup nous avons entendu des voix et grâce à l'excavatrice (...) nous avons tout de suite pu entendre trois personnes à la fois", raconte à l'AFP l'un des secouristes, Alperen Cetinkayanous. "Nous nous attendons à ce qu'il y en ait plus (...), les chances de pouvoir sortir des gens vivants d'ici sont très élevées".

Dans cette province, la ville d'Antakya (l'antique Antioche) est à terre, noyée dans un épais nuage de poussière due aux engins de déblaiement qui fouillent les décombres. 

"Antakya est finie", répètent des habitants. A perte de vue, ce ne sont qu'immeubles effondrés ou partiellement écroulés. Même ceux qui tiennent encore sont profondément lézardés et personne n'ose y rester.

A Gaziantep, ville turque proche de l'épicentre, une habitante a perdu l'espoir de retrouver vivante sa tante enfouie sous les décombres. "C'est trop tard. Maintenant nous attendons nos morts", confie-t-elle.

La Turquie déplore plus de 8.000 morts, a annoncé son président Recep Tayyip Erdogan qui s'est rendu dans la ville de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre. Il s'agit du pire bilan depuis le séisme de 1999, d'une magnitude de 7,4 et qui avait tué 17.000 personnes dont un millier à Istanbul. En 1939, 33.000 personnes avaient péri lors d'un tremblement de terre dans la province d'Erzincan (Est).

La Belgique libère 5 millions d'aide humanitaire supplémentaire pour les deux pays

La Belgique va libérer cinq millions d'euros d'aide humanitaire d'urgence pour venir en aide aux régions de Turquie et de Syrie dévastées par les séismes de lundi, a annoncé mercredi la ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez.

Cette enveloppe supplémentaire va en grande partie (4 millions d'euros) aller au fonds humanitaire dit "cross-border" pour la Syrie, un fonds créé par les Nations Unies il y a plusieurs années et qui vise à permettre à des organisations locales de fournir de l'assistance au-delà des frontières et lignes de conflit. Un autre million sera ajouté à des fonds prévus pour le Fonds d'urgence pour les réponses aux catastrophes (Disaster Response Emergency Fund, DREF) de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). 

La Fondation Roi Baudouin met ses outils et son réseau à disposition des philanthropes

La Fondation Roi Baudouin met ses outils et son réseau à la disposition des philanthropes qui souhaitent témoigner leur solidarité avec les victimes des séismes qui ont durement frappé lundi les populations du sud de la Turquie et du nord de la Syrie, annonce mercredi la FRB dans un communiqué.

En collaboration avec ses partenaires de l'Alliance philanthropique Myriad, la FRB se joint à l'initiative de Give2Asia et a créé un cercle de donateurs afin de collecter des dons. Une partie des fonds rassemblés sera consacrée à l'aide humanitaire d'urgence, l'autre partie ira à la reconstruction à plus long terme, précise-t-elle. 

La Syrie a fait appel au mécanisme de protection civile de l'Union européenne

La Syrie a fait appel au mécanisme de protection civile de l'Union européenne, a annoncé mercredi le commissaire européen à la gestion de crise, Janez Lenarcic. La Turquie l'avait fait dès les premières heures ayant suivi les séismes dévastateurs de lundi.

"Ce matin, nous avons aussi reçu une demande du gouvernement de Syrie à l'Union européenne pour de l'aide via le mécanisme de protection civile. Nous avons partagé cette demande avec les États membres et nous les encourageons à contribuer à l'aide requise", a indiqué le commissaire slovène lors d'une conférence de presse à Bruxelles.  

Jusqu'ici, seule la Turquie avait fait cette demande à l'UE. Cette dernière était donc contrainte, pour la Syrie, de passer par ses partenaires humanitaires sur le terrain (ONG, etc.) pour fournir de l'aide.  

Mardi, la Commission européenne avait rappelé qu'en matière de protection civile fournie par les États, qui se différencie de l'aide humanitaire via les ONG de terrain, il était indispensable que les équipes disposent du soutien des autorités sur place afin de travailler efficacement et en sécurité.

Le régime syrien de Bachar el-Assad est sous le coup de sanctions européennes depuis 2011 pour la répression brutale de sa population, avec notamment le recours à des armes chimiques. Le pays est ravagé par douze années de guerre civile, mettant aux prises rebelles - dont certains instrumentalisés par des puissances étrangères -, djihadistes, forces kurdes, et l'armée gouvernementale, soutenue par l'Iran et la Russie. Pour autant, l'Union européenne assure être le principal donateur d'aide humanitaire en Syrie, avec 27 milliards d'euros fournis depuis 2011, dont 150 millions d'euros l'année passée.Face aux tremblements de terre de ce lundi, "nous faisons tous les efforts possibles par le biais des organisations humanitaires", a répété M. Lenarcic, confirmant que l'exécutif européen envisage de renforcer ses fonds aux ONG.

A Alep, en zone gouvernementale, des soldats russes ont sauvé un homme des décombres durant la nuit de mardi à mercredi, a annoncé le ministère russe de la Défense. Au total, 42 personnes ont été sauvées depuis le séisme par des militaires russes, dont plus de 300 participent aux secours selon l'armée russe.

En Turquie, où les dix provinces touchées ont été placées en état d'urgence pour trois mois, l'aide internationale a commencé à arriver mardi.

Des dizaines de pays ont proposé leur aide à Ankara dont ceux de l'Union européenne et du Golfe, les Etats-Unis, la Chine et même l'Ukraine qui, malgré l'invasion russe, envoie 87 secouristes.

Où est l'Etat?

A l'issue de son audience générale hebdomadaire au Vatican, le pape François a déclaré prier pour les victimes de "cette calamité dévastatrice" et encouragé "tout le monde à être solidaire avec ces terres en partie déjà martyrisées par une longue guerre". 

Dans les zones où l'aide tarde à arriver, des survivants se sentent bien seuls. A Jandairis en zone rebelle en Syrie, "même les immeubles qui ne se sont pas effondrés ont été très endommagés", explique Hassan un habitant qui veut rester anonyme. "Il y a environ 400 à 500 personnes piégées sous chaque immeuble effondré avec seulement 10 personnes qui tentent de les sortir. Et il n'y a pas de machines", ajoute-t-il.

Côté turc, à Kahramanmaras, dévastée et ensevelie sous la neige, aucune aide, aucun secours n'était parvenu mardi dans cette ville de plus d'un million d'habitants, dévastée et ensevelie sous la neige. "Où est l'Etat? Où est-il? (...) Ca fait deux jours et on n'a vu personne. (...) Les enfants sont morts de froid" s'insurge Ali, qui espère encore revoir son frère et son neveu, piégés dans les ruines de leur immeuble.

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Commentaires

3 commentaires

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  • Soyez patient les Bfast Belges arrivent ............ fin de semaine prochaine. Heureusement pour ces malheureux qu'il y a d'autres pays qui sont déjà sur place pour les aider.

    JLRBE LeWallon
     Répondre
  • Lorsqu'un dictateur dirige et s'enrichit sur le dos des citoyens on devrait plutôt contraindre Erdogan à payer une grande partie des dégâts de sa poche car ce n'est pas lui qui va faire quoi que ce soit , au contraire avec la corruption il va peut-être s'enrichir.

    keykeybe greg
     Répondre
  • la turquie, c'est pas le pays qui a menacé il y a 3 ou 4 ans l'europe de la mettre à genoux ? la syrie c'est pas le pays qui a décrété la guerre, la mort de l'occident, de l'europe ??

    paul leboulanger
     Répondre