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"Si je meurs ici, les gens ne sauront pas la vérité": un universitaire australien emprisonné en Chine pour espionnage

Un universitaire et écrivain australien emprisonné en Chine pour espionnage craint de mourir derrière les barreaux s'il ne reçoit pas un traitement médical, ont indiqué ses amis lundi. 

Yang Jun, né en Chine, est incarcéré depuis 2019 et a été jugé à huis clos mi-2021 car, selon Pékin, la procédure porte sur des "secrets d'Etat". Il attend toujours le verdict.

Ce procès a été vivement critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme. M. Yang conteste les accusations d'espionnage. 

L'universitaire souffre d'un gros kyste qui se développe sur un rein. Son état de santé a attiré l'attention de diplomates australiens venus lui rendre visite en détention.

"Si quelque chose m'arrive et que je meurs ici, les gens à l'extérieur ne sauront pas la vérité", a-t-il indiqué dans un texte partagé récemment avec des amis et des sympathisants. 

"Si quelque chose m'arrive, qui pourra parler en mon nom?", a-t-il ajouté. 

Interrogé lundi sur les déclarations de Yang Jun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lors d'une conférence de presse que "la Chine est un Etat de droit". 

"Le système judiciaire chinois traite l'affaire en stricte conformité avec la loi, protège pleinement les droits de cette personne et respecte et garantit pleinement les droits consulaires de la partie australienne, tels que les visites", a-t-il souligné.

Le politologue Feng Chongyi, interrogé et détenu par les autorités chinoises en 2017, s'est pour sa part dit de plus en plus préoccupé par la santé de son ami Yang Jun. 

"Ces prisons, ou centres de détention, sont incapables de fournir un traitement médical décent", a-t-il assuré. 

Yang Jun, qui se présente également sous le nom de plume de Yang Hengjun, avait affirmé en mai 2021 avoir été torturé dans un lieu tenu secret pendant sa détention, craignant que des aveux forcés ne soient utilisés contre lui. Pékin avait rejeté ces accusations.

Un porte-parole de la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong a déclaré lundi que le gouvernement de Canberra était "profondément préoccupé" par les "retards persistants dans cette affaire". 

La journaliste australienne Cheng Lei est également détenue depuis août 2020 en Chine à la suite d'accusations d'espionnage. Elle a été jugée à huis clos en mars dernier et aucun verdict n'a jamais été rendu public. 
 

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