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Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont appelé mardi à l'Onu à voter contre un projet de résolution du Pakistan sur les actes de haine religieuse, comme l'autodafé du Coran, estimant qu'il mettait en danger la liberté d'expression.
Plusieurs pays occidentaux, dont la France et l'Allemagne, avaient demandé plus de temps pour négocier et parvenir à un consensus mais le Pakistan a quand même présenté sa résolution après environ quatre heures de débats au Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'Onu à Genève.
"La question de savoir où tracer la ligne entre la liberté d'expression et l'incitation à la haine est compliquée", a commenté l'ambassadeur belge Marc Pecsteen de Buytswerve au nom du bloc européen, et "l'UE n'a pas d'autres choix que de demander le vote sur cette résolution".
Ce débat avait été demandé par le Pakistan au nom de plusieurs pays de l'Organisation de Coopération Islamique (OCI), après que le 28 juin, Salwan Momika, un Irakien réfugié en Suède, a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
La police suédoise avait autorisé le rassemblement au cours duquel des pages du Coran ont été brûlées mais a ouvert par la suite une enquête pour "agitation contre un groupe ethnique", au motif que l'autodafé s'est déroulé devant une mosquée.
Cet incident a déclenché une série de réactions dans le monde musulman.
Le projet de résolution comporte une condamnation de "tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran" et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes.