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Une consécration de Trump en 2024? Possible mais pas inéluctable

Trois ans après avoir quitté la Maison Blanche, Donald Trump a remporté son premier test dans les urnes avec une victoire sans appel à la primaire républicaine de l'Iowa. Mais ses rivaux restent à l'affût et surtout, son chemin de retour vers le Bureau ovale est semé d'embûches judiciaires.

Preuve en est son apparition mardi devant un tribunal de New York pour un nouveau procès au civil, au lendemain de son triomphe dans l'Iowa et à une semaine de la prochaine primaire de droite dans le New Hampshire.

C'est à cela que devraient ressembler les mois précédant la présidentielle de novembre pour le magnat de 77 ans, plusieurs fois inculpé et candidat: une élection, une audience.

Pour l'instant, "les problèmes de Trump en justice n'ont pas beaucoup affecté sa course vers l'investiture" républicaine, constate auprès de l'AFP Tim Hagle, professeur en sciences politiques à l'Université de l'Iowa.

Lundi soir avec ses 51% des voix - une victoire annoncée une demi-heure seulement après le début des votes - l'ex-président a en effet laissé loin derrière lui ses rivaux Ron DeSantis et Nikki Haley.

"Cessez d'être dans le déni. Trump sera le nominé républicain. Ce sera Trump ou Biden en novembre, point", a semblé s'agacer sur X (anciennement Twitter) le professeur de droit Laurence Tribe face aux inévitables spéculations autour des candidats.

Mais d'autres observateurs jugent qu'il est peut-être trop tôt pour écarter Ron DeSantis et surtout Nikki Haley de la course, tant l'année qui se profile est imprévisible.

- Elan? -

Si elle est arrivée troisième dans l'Iowa, l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley pourrait par exemple frapper un grand coup avec le New Hampshire, un vote qui se tient un mois avant celui dans son Etat de Caroline du Sud, dont elle a été gouverneure.

Le gouverneur du New Hampshire Chris Sununu, un républicain qui s'est rangé derrière elle, a dit avoir bon espoir que Mme Haley puisse "briser les présupposés" selon lesquels Donald Trump sera le vainqueur incontesté.

"Haley peut dire qu'elle a de l'élan après l'Iowa, même avec une troisième place", souligne le professeur Hagle.

"Si elle finit deuxième avec un bon score ou si elle gagne dans le New Hampshire, cela pourrait lui permettre de se présenter comme l'alternative la plus viable à Trump, mais elle aurait encore besoin d'avoir de bons scores en Caroline du Sud et ailleurs", ajoute-t-il.

Mais Donald Trump garde une avance de 14 points sur Nikki Haley dans le New Hampshire selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics.

Dans tous les cas, M. Trump l'emporte selon les sondages de 30 points en Caroline du Sud, qui votera avant le "Super Tuesday" du 5 mars pendant lequel une quinzaine d'Etats iront aux urnes pour départager les candidats.

- Véritable inconnue -

En plus de sa victoire dans l'Iowa, d'autres sondages indiquent que beaucoup de républicains voteront pour M. Trump même s'il est condamné par la justice.

Mais un tiers des participants aux réunions électorales de l'Iowa ont dit qu'ils le considéreraient comme inapte à la présidence s'il était reconnu coupable d'un crime, rappelle Allan Lichtman, professeur d'histoire à l'American University. "Et il s'agit là de fervents républicains", souligne-t-il.

Par conséquent, estime-t-il, "à moins d'une condamnation de Trump, ni Haley ni DeSantis n'ont de vraies chances de remporter la nomination".

C'est donc là que réside la véritable inconnue pour certains analystes, au moment où ses apparitions devant des tribunaux s'accélèrent.

Et le procès de l'ancien président pour tentatives d'inverser les résultats de l'élection de 2020 doit commencer en mars, la veille du "Super Tuesday".

"Même si Trump est le nominé, cela ne veut pas dire que l'élection sera facile", tient à préciser le professeur Hagle.

"Novembre est loin et des choses peuvent changer la dynamique de la course", dit-il, évoquant notamment la possibilité qu'il soit éliminé de la course aux primaires dans certains Etats en raison de son rôle lors de l'assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021.

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