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Procès Trump: "nerveuse", l'ex-directrice de la communication de la Maison Blanche témoigne

L'ancienne conseillère de Donald Trump, Hope Hicks, témoigne vendredi avec une certaine nervosité, bouclant une deuxième semaine de débats au procès de l'ex-président américain pour paiements dissimulés à l'ancienne star de films X Stormy Daniels.

Dans cette affaire aux enjeux politiques énormes, le candidat républicain à l'élection de novembre face au président sortant démocrate Joe Biden est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables.

A son arrivée à la barre, Hope Hicks, 35 ans, dit d'entrée qu'elle est "vraiment nerveuse".

Celle qui fut directrice de la communication de la Maison Blanche de 2017 à 2018, puis conseillère de 2020 à 2021 lorsque Donald Trump était président (2017-2021) raconte avoir gravi les échelons au sein de la holding immobilière Trump Organization. Elle y est entrée en 2014, un an avant que l'homme d'affaires républicain annonce, en juin 2015, sa candidature à la présidentielle de novembre 2016.

A la question de savoir de quand date son dernier contact avec son ancien patron, Mme Hicks répond : "été-automne 2022".

A la Trump Organization et jusqu'à l'annonce de la candidature de Donald Trump à la présidence, Hope Hicks lui parle au téléphone "tous les jours".

"Tout le monde (...) rendait compte à M. Trump" car la Trump Organization fonctionnait comme une "petite affaire familiale", assure-t-elle en ajoutant que les enfants de M. Trump, Ivanka, Donald Jr et Eric y étaient très impliqués.

L'ancien président est très concentré sur ce que dit cette témoin clé, qui fut du premier cercle et joua un rôle très important dans la campagne de 2015-2016 avant d'entrer à la Maison Blanche.

Elle évite le plus possible dans le prétoire de croiser son regard, selon un journaliste de l'AFP.

En arrivant au tribunal de Manhattan, Donald Trump a encore déploré que ce procès, dont les débats ont démarré le 22 avril, l'éloigne de la campagne. Il a reproché au juge Juan Merchan, dont il conteste systématiquement l'impartialité, de "chercher à présenter l'affaire comme la plus salace possible en autorisant des témoignages qui n'ont rien à voir".

Les falsifications comptables présumées auraient servi à dissimuler le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels dans la dernière ligne droite du scrutin présidentiel de 2016, remporté sur le fil face à Hillary Clinton.

Cette somme avait servi à acheter son silence sur une fugace relation sexuelle qu'elle affirmait avoir eue avec la magnat de l'immobilier en 2006, alors qu'il était déjà marié avec son actuelle épouse, Melania. Une relation que Donald Trump dément.

Finalement, un contrat de confidentialité avait été signé le 28 octobre 2016, à quelques jours du vote.

Les 130.000 dollars avaient été versés par l'avocat personnel de Donald Trump à l'époque, Michael Cohen, via une société écran.

Il avait été remboursé en 2017 par la holding du milliardaire, la Trump Organization, des dépenses maquillées en "frais juridiques", d'où les poursuites pour falsifications de documents comptables.

- "Extorsion" -

Le ballet des témoins se poursuit vendredi par l'audition d'un expert, entamée jeudi, sur la crédibilité des données extraites des téléphones de Michael Cohen.

Ce dernier, qui dit avoir agi à la demande du candidat et s'est retourné contre son ancien patron, n'a pas encore témoigné.

Tout l'enjeu de l'affaire sera de déterminer ce que Donald Trump savait de ces tractations en coulisses.

Ces derniers jour, la défense s'est efforcée de saper la crédibilité de l'avocat qui avait représenté Stormy Daniels lors de cette transaction, Keith Davidson.

Les avocats de l'ex-président républicain ont dressé un portrait peu flatteur du témoin et de ses méthodes.

Keith Davidson s'était fait une spécialité de monnayer auprès de célébrités le silence sur des secrets embarrassants, des pratiques qualifiées d'"extorsion" par l'un des avocats de Donald Trump, Emil Bove.

Trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump aborde la campagne en étant inculpé dans quatre affaires, dont celle devant la justice fédérale à Washington pour des accusations de tentatives illégales d'inverser les résultats de la présidentielle remportée par Joe Biden en 2020.

Mais à force de recours et de questions procédurales, le procès à New York, d'une ampleur moindre, pourrait être le seul jugé avant l'élection du 5 novembre.

S'il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l'abandon des deux procédures fédérales à son encontre, à Washington mais aussi en Floride (sud-est), où il est poursuivi pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

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