Accueil Actu

Notre journaliste a rencontré Anouar Haddouchi, surnommé "le bourreau de Raqqa": l'homme nie avoir financé les attentats terroristes

79 Belges sont toujours détenus en Syrie par des Kurdes. Ces ressortissants sont d'anciens combattants de l'organisation terroriste "État islamique" qui ne seront finalement pas rapatriés dans leur pays mais jugés sur place, dans les prochaines semaines. Parmi eux, se trouve Anouar Haddouchi. Surnommé le "bourreau de Raqqa", il est un homme-clé dans les procès à venir sur les attentats de Bruxelles et de Paris. Notre journaliste Jean-Pierre Martin a pu le rencontrer en Syrie.

Anouar Haddouchi fait partie des 79 Belges détenus dans les prisons de l’est de la Syrie. Les Kurdes ont décidé de ne plus accepter les rapatriements des djihadistes et de leurs familles. Ils sont jugés dans les prochaines semaines par le tribunal du peuple kurde. Parmi ces hommes, il y a Anouar Haddouchi.

 
Le détenu nie tout en bloc: "Je ne sais pas ce qui s'est passé"

Le détenu est emmené à la rencontre avec notre journaliste tête baissée, accompagnés de ses gardiens. Face à notre journaliste Jean-Pierre-Martin, il nie toute responsabilité. Selon le dossier d’instruction des attentats de Paris et de Bruxelles, Anouar Haddouchi avait un rôle clef au sein de l’organisation terroriste "Etat islamique". Il en connaissait tous les rouages. Il est accusé d’avoir transféré à Mohammed Abrini (l’homme au chapeau arrêté après l’attentat de l’aéroport de Zaventem, ndlr), à partir d’un compte ouvert en Grande-Bretagne, l’argent de ses allocations, pour financer les attentats. "Je n'ai aucun lien avec ces personnes-à, assure le détenu, questionné à ce sujet. C'est étrange [que mon argent arrive dans les poches de l'organisation terroriste Etats islamique]. Vous en êtes surpris, moi je le suis tout autant. Je ne sais pas comment ça s'est passé. Apparemment ça s'est passé de la main à la main. Ils avaient un système pour pouvoir financer leurs attentats".

À Raqqa, Anouar Haddouchi était surnommé le bourreau de Rakka. Avec un britannique, il était chargé des décapitations. Des accusations rapportées par un avocat de Rakka que nous avions rencontré l’an dernier sur les lieux de ces exécutions. "Souleymane El Belgiki et Johnny le Britannique décapitaient", assurait cet avocat, en décrivant comment ils plaçaient ensuite les têtes des décapités sur des sortent de pics.

"J'ai jamais entendu un Belge qui faisait des exécutions, affirme Anouar Haddouchi. Ce n'est pas moi, je vous le dis directement. Les autres belges non plus n'ont pas entendu que des Belges faisaient des exécutions. Ca n'existe pas. C'est un mensonge".

 
Estimant n'avoir rien à se reprocher, il ne formule aucune excuses

Face à Philipppe Vansteenkiste, le président de l’association des victimes des attentats, Haddouchi n’exprime aucun regret, ne reconnaît aucune responsabilité. "Le problème dans tout ça c'est que moi, je ne suis pas concerné par tout ça, rétorque Anouar Haddouchi. Si c'était moi qui étais concerné, avec des regrets j'aurais dit 'Excusez-moi', mais je ne suis pas concerné. Et je ne peux pas m'excuser pour les autres".

Le djihadiste belge prétend n’avoir été qu’un fonctionnaire de l’organisation terroriste "Etat islamique". Il a pourtant suivi jusqu’au bout l’organisation terroriste, jusqu’à la chute du sanctuaire de Baghouz. Il sera jugé dans les prochaines semaines par un tribunal kurde qui l’accuse d’avoir décapité une centaine de personnes.

À la une

Sélectionné pour vous