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Pécresse officialise à son tour sa candidature pour 2022

Valérie Pécresse, fraîchement réélue à la tête de l'Ile-de-France, s'est lancée jeudi à son tour dans la course à la présidentielle à droite, une façon de ne pas laisser Xavier Bertrand occuper seul le terrain pendant l'été.

L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se présente à l'élection présidentielle pour "restaurer la fierté française", a-t-elle dit jeudi dans un entretien au Figaro et le soir sur TF1.

Défendant une droite "ferme sur le régalien, laïque mais aussi écologiste, libérale, pro-entreprise, féministe et sociale", Valérie Pécresse avait pris ses distances avec LR dès 2017 en créant le mouvement Libres!, en opposition au président du parti de l'époque, Laurent Wauquiez, jugé trop populiste.

"Je ne supporte plus qu'on parle au lieu d'agir", affirme l'ex-LR, désireuse de "rompre avec 10 ans de mauvais choix, de demi-mesures, d'indécisions, et en fin de compte l'affaissement de notre pays".

La candidate à l'Elysée, qui vient d'avoir 54 ans, dit vouloir "faire plutôt que chercher à plaire", après un quinquennat "avec très peu de réformes", et vouloir "remettre le pays en ordre", précisant qu'elle allait maintenant parcourir le pays pendant l'été.

"Sur la sécurité, sur l'ordre sur la justice sur l'immigration, le +en même temps+ ça ne marche pas", a-t-elle affirmé sur TF1 en se présentant comme "plus réformatrice qu'Emmanuel Macron" et ayant "plus d'autorité que Marine Le Pen".

Réélue en juin à la tête de l'Ile-de-France, elle est la deuxième prétendante à officialiser sa candidature à droite, après son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand, lui aussi ex-LR, fin mars.

- "Equipe" -

"Personne ne gagnera la présidentielle 2022 seul. On ne peut gagner qu’avec une équipe rassemblée", a prévenu dans un tweet le président de LR Christian Jacob qui avait réuni mardi Mme Pécresse et quatre autres candidats putatifs à la présidentielle.

Tous étaient convenus d'une "candidature unique" de leur camp pour 2022, alors que Xavier Bertrand, absent de cette rencontre, refuse à ce stade de participer à une primaire. Il entend se poser en rassembleur de sa famille politique, au risque d'un bras de fer avec son ancien parti.

Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui avait lui fait acte de candidature pour une primaire à droite, a salué dans la candidature de Mme Pécresse un "signe de la vitalité de la droite". "La primaire est désormais une évidence", a-t-il tweeté.

"La compétition est toujours saine à condition bien sûr qu'à la fin il n'y ait qu'un seul candidat", a affirmé son homologue à l'Assemblée Damien Abad, qui soutient Xavier Bertrand, redisant ne pas vouloir être "pris en otage par une double candidature".

M. Abad est réservé sur la primaire, synonyme pour la direction du parti de "machine à perdre".

- "L'heure des femmes" -

Valérie Pécresse, pour qui la primaire est au contraire la "seule solution démocratique", affirme au Figaro qu'elle n'en a "pas peur" et "fera tout pour gagner et rassembler". "Je suis vaccinée contre les divisions de la droite" qui "nous ont fait suffisamment souffrir", a-t-elle dit sur TF1.

Elle avait déjà promis de faire "entendre (sa) voix" au cours de l'été. "L'heure des femmes est venue", avait-elle affirmé dans La Provence début juillet.

Florence Portelli, vice-présidente d'Ile-de-France et soutien de la candidate, a affirmé sur BFMTV que Mme Pécresse était candidate "quoi qu'il arrive" et a fait valoir qu'une femme pouvait accéder à la "tête du pays" et pas seulement être Premier ministre.

Valérie Pécresse a fait son annonce juste après avoir lancé mercredi une grande partie de son programme à la tête de la région. "Toutes les promesses que nous avons faites, il faut les mettre en place très vite", s'est-elle justifiée, accusée par ses opposants de "précipitation".

Sa candidature à l'Elysée "est la démonstration la plus magistrale" que "la région n'est pour elle qu'un marchepied", a réagi auprès de l'AFP Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, candidat malheureux face à elle aux régionales et conseiller francilien.

"Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, qui ont respectivement supprimé 12.500 policiers et gendarmes et 5.000 lits d'hôpitaux, se présentent à l’élection présidentielle pour venir contempler l'ampleur des dégâts qu'ils ont commis comme ministres?" a demandé Jordan Bardella, numéro deux du RN et lui aussi conseiller d'Ile-de-France.

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