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Peut-on considérer Poutine comme un criminel de guerre ? "Il pourrait voir sa responsabilité engagée"

A Washington, répondant à une journaliste, le président américain Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe: "C'est un criminel de guerre". Mais qu'est ce que cela veut vraiment dire ?

Le président américain Joe Biden a accusé son homologue Vladimir Poutine d'être un "criminel de guerre". Une expression qui n'avait jamais été employée par un responsable américain. Il l'a utilisée en répondant à l'affirmative à la question d'une journaliste, qui lui demandait s'il voyait le président russe comme tel. Le Kremlin n'a pas attendu pour répondre, en qualifiant ce propos "inacceptable" et "impardonable".

Cette réaction du Kremlin n'est pas surprenante : cette expression n'est pas anodine et est lourde de sens. Raphaël Van Steenberghe, chercheur qualifié FNRS, définit ce terme, selon droit international : "C'est une violation grave d'une règle qui régit la guerre. (...) On ne peut pas faire n'importe quoi". Des exemples de crimes de guerre peuvent être, selon le chercheur "les attaques directes contre les civils, des attaques contre des hôpitaux ou le mauvais traitements infligés à des prisonniers de guerre".

Peut-on aujourd'hui considérer que Poutine commet des crimes de guerre ? "Il faut faire attention aux informations qu'on nous donne, il faudra les vérifier mais je pense qu'il y ait des indices sérieux de la Commission de crimes de guerre (des Nations Unies, ndlr) en Ukraine par les forces russes. je pense notamment de l'attaque contre le théâtre". Raphaël Van Steenbergh cite notamment "les attaques contre des hôpitaux, ça devient une pratique assez courante. (...) Même s' il considère qu'il y avait des bataillons adversaires ennemis dans les hôpitaux, on ne peut pas faire n'importe quoi, on ne peut pas causer de dommages aussi importants aux personnes qui s'y trouvent". À cela, il ajoute encore le sièges de villes, ou encore d'armes, comme celles à "sous-munissions".

Pour Raphaël Van Steenbergh, la responsabilité de Poutine pourrait être engagée, ce qui peut lui valoir des problèmes, par exemple devant la Cour pénale internationale. "ll y a des mécanismes spécifiques notamment le fait de participer à ce projet criminel, il a participé à la préparation, la planification des attaques. Et puis l'autre élément important c'est que c'est le président russe et selon la Constitution russe, il le chef des forces armées russes. Donc en tant que supérieurs hiérarchiques de ses forces armées, il pourrait voir sa responsabilité engagée" explique le chercheur.

Une enquête est déjà en cours, et menée par le procureur de la Cour pénale internationale.

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