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Pierre ne peut pas louer ses chalets car ils se trouvent dans un domaine de vacances: "Ça me coûte 1600€ par mois"

Pierre est propriétaire de deux chalets en Wallonie. Tout comme les gîtes, les chalets sont pris d’assaut par les Belges depuis que les voyages non-essentiels à l’étranger sont interdits. Mais pas ceux de Pierre. La raison ? Ils se trouvent dans un domaine de vacances, fermé en raison des mesures Covid.

"Des gîtes peuvent être loués mais des petites maisonnettes ou chalets de 4, 5, 6 personnes qui se trouvent dans des domaines de vacances, c’est interdit. Cherchez l’erreur", nous écrivait Pierre via notre bouton orange Alertez-nous.

Discriminatoire et coûteux

Il trouve la situation discriminatoire. En effet, si les activités récréatives sont interdites, la location d’un logement devrait, selon lui, être autorisée. "Rien n’empêche de venir y loger. Que le football, le ping-pong ou le basket y soient interdits ne change rien. On pourrait simplement restreindre l’ouverture des domaines de vacances aux logements."

D’autant qu’il perd beaucoup d’argent… "J’ai deux chalets dans les bois de maximum 6 personnes", détaille-t-il. "Depuis la Toussaint, on ne peut plus louer. Je dois continuer à supporter mes charges mensuelles qui s’élèvent à 800€ par mois par chalet, donc 1600€ en tout."

Un investissement dans un secteur touristique qui lui coûte donc aujourd’hui de l’argent alors qu’il s’était justement tourné vers cette solution pour sa facilité de gestion. "Je suis propriétaire depuis 2 ans et si j’ai investi dans ces chalets, c’était pour la facilité de gestion. On ne gère pas la remise des clés ni le nettoyage, l’accueil et l’entretien sont fournis pas le domaine. Cela amène un peu plus de frais pour rémunérer le domaine, mais c’est une toute autre facilité. Si j’avais été propriétaire d’un bâtiment seul, j’aurais dû gérer ça à chaque location."

La ministre De Bue plaide pour la réouverture de ces logements

Qui pourrait aider les propriétaires de logements dans les domaines de vacances ? Du côté du syndicat des propriétaires, on n’a jamais entendu parler d’eux… "Je ne suis pas au courant de la problématique et elle n’a fait l’objet d’aucune demande auprès de nous", réagit Olivier Hamal, le président du syndicat national des propriétaires et copropriétaires (SNPC).

C’est au niveau politique qu’ils trouvent du soutien. Leur cas relève de la compétence de la ministre wallonne du Tourisme, Valérie De Bue. Mais elle ne participe pas directement au Comité de Concertation (Codeco) qui décide des mesures anti-Covid. Elle doit relayer ses demandes au ministre-président wallon Elio Di Rupo, qui les négocie lors des Codeco.

Il se trouve que la ministre De Bue a déjà tenté d’obtenir la réouverture des logements dans les domaines de vacances. "On est informés de la problématique et on a déjà relayé le point à travers la représentation wallonne lors du dernier Comité de Concertation", indique son porte-parole, Jean-Philippe Lombardi.

Ce point n’a pas été retenu et "il ne nous appartient pas de commenter les décisions du Comité de concertation", ajoute le porte-parole. Par contre, "on soulèvera à nouveau ce point pour le Comité de concertation de demain. On fait d’ailleurs la même demande pour rouvrir les logements dans les parcs animaliers".

Les domaines de vacances accepteront-ils?

Seront-ils entendus ? La question reste en suspens d’ici vendredi. Mais permettre à nouveau la location de ce type de logement ne garantit pas leur réouverture, comme le souligne enfin le porte-parole de la ministre. "Avec les piscines et autres attractions interdites, rien ne dit que les domaines de vacances rouvriront juste pour les logements. Certains vont peut-être trouver cela trop peu rentable."

Le cas échéant, Pierre devra négocier avec le conseil d’administration du domaine dans lequel se trouvent ses chalets pour trouver un terrain d’entente qui satisfasse toutes les parties.

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