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(Belga) L'agence belge de développement Enabel a soufflé ses 20 bougies mercredi en présence de la reine Mathilde, du Premier ministre Charles Michel ainsi que du ministre de la Coopération au développement Alexander de Croo. Plutôt que de faire une rétrospective de son évolution, l'institution a préféré se projeter dans l'avenir avec une question au coeur des festivités: "à quoi ressembleront le monde et le développement international dans 20 ans? ".
L'agence belge de développement est l'organe d'exécution et de coordination de la politique belge de développement international. Créée il y a 20 ans sous le nom de Coopération technique belge (CTB), elle est devenue Enabel en 2018. Une cérémonie était organisée mercredi à l'occasion de son 20e anniversaire. Lors des discours, l'accent a été mis sur l'avenir du développement international. Le ministre De Croo a d'abord dressé une image peu réjouissante du monde d'ici 2040. "Nous consacrerons énormément de temps à l'impact du changement climatique sur nos pays partenaires. Il y aura davantage de catastrophes naturelles et il y aura toujours plus de conflits humains. Les conflits au Yémen et en Somalie auront pris fin mais la population souffrira toujours de la situation actuelle dans ces 'Etats en déliquescence'", a ainsi déclaré le vice-premier. Toutefois, le ministre Open Vld entraperçoit également un avenir positif, notamment en Afrique où se situe la majorité des pays partenaires d'Enabel. Il y existe, selon lui, un très grand nombre d'opportunités. Il évoque notamment une zone de libre-échange qui sera d'ici là en vigueur dans tout le continent. De nombreux projets pourront également être entrepris en matière d'énergie solaire et éolienne. Enfin, le secteur de l'agriculture offrira également un large éventail de possibilités. "L'Afrique peut devenir le fournisseur de denrées alimentaires de la Chine et l'Inde", prédit le ministre De Croo. Par conséquent, la coopération au développement sera complètement différente en 2040. L'idée selon laquelle les problèmes sont inhérents à l'hémisphère Sud et que c'est le Nord qui détient les solutions sera définitivement révolue. Le vice-premier estime dès lors que les transferts financiers entre les deux hémisphères ne seront plus d'actualité mais qu'il sera plutôt question de co-investissements. Il avance par ailleurs qu'il y aura des partenariats dans les deux sens avec un partage d'expertise et d'expérience. Le Premier ministre Charles Michel voit également le salut dans ces partenariats. "La coopération internationale est la meilleure réponse aux défis mondiaux actuels: paix, climat, Etat de droit, droits humains et sécurité. Aucun Etat qui se replie sur soi ne peut gérer ça tout seul", a-t-il déclaré dans son discours d'ouverture. (Belga)