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Avez-vous cet immense rapace voler au-dessus de Bruxelles? "C'est pas courant, même assez exceptionnel"

Les vautours sont de retour en Belgique. Le gypaète barbu est une espèce assez rare à observer puisque d’habitude ces charognards vivent dans les pays du sud. Comment expliquer qu’ils soient présents chez nous ?

Un immense rapace sauvage, cousin des vautours, a été photographié à Forest ce samedi 10 juin. Mesurant jusqu'à 3 mètres d'envergure pour un poids de 7 kilos, cet oiseau est un gypaète barbu. Ce charognard n'est pourtant pas un habitué de nos cieux : il vient des montagnes du sud de l’Europe. Le photographe animalier Vincent Legrand s'est étonné pour le voir planer. "C'est pas courant, c'est même assez exceptionnel de les voir et de les voir passer", affirme-t-il. "Mais il y en a chaque année en Belgique." 

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Là où on doit s’étonner, c’est que le rapace originaire d’Asie centrale et du Moyen Orient, n’est présent en Europe que dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif Central et la Crète. "C’est une espèce méditerranéenne qui n’est pas censée voler chez nous. On ne doit avoir que deux ou trois occurrences d’oiseaux différents, au max", acquiesce le photographe bruxellois, traqueur de raretés depuis 30 ans. 

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Mais comment ce gypaète barbu est-il arrivé jusqu'à Forest? Didier Vangeluwe, ornithologue à l’institut royal des sciences naturelles apporte une explication scientifique. "Les vautours avaient quasiment été exterminés de France. Des programmes de réintroduction ont été mis au point à partir du milieu de la fin des années 1980. À partir du moment où ils sont revenus en France et que ça a fonctionnement, progressivement, ils sont arrivés jusqu'à chez nous", indique-t-il. "Ils ont besoin d'un air chaud. Quand on les observe chez nous, c'est pas du tout qu'ils vont s'installer demain ou après-demain, mais la population s'étant redéployée et ayant constitué des effectifs assez costauds, ils sont nomades pendant plusieurs années et ces vents chauds les portent sur des centaines voire des milliers de kilomètres." 

Alors, si vous voulez observer ces grands gypaètes barbus, il vous suffit (peut-être) de lever les yeux dans le ciel de Bruxelles.

 


 

 

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