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La température est descendue à -0,4° dans la nuit de mercredi à jeudi à Bütgenbach, en province de Liège, non loin de la frontière avec l'Allemagne, signale le site de météorologie Noodweer. Compte tenu de la vague de chaleur qui frappe actuellement le pays, ce phénomène de "trou à froid" ne passe pas inaperçu.
Les causes de cette gelée nocturne dans les Ardennes sont un ciel clair, un territoire sec et peu de vent. "Le trou à froid le plus important du Benelux a alors pu fonctionner de manière optimale", écrit Noodweer. Les températures ont également failli descendre sous zéro à Mürringen, à l'est de Bütgenbach, et Braunlauf, au sud de Saint-Vith. Au même moment, sur le point le plus haut de Belgique, le Signal de Botrange, le mercure n'est descendu qu'à une dizaine de degrés.
"L'air froid glisse"
"C'est comme quand on ouvre la porte d'un frigo", indique Sébastien Doutreloup, climatologue à l'université de Liège. "L'air froid glisse. C'est exactement la même chose. L'ai froid va glisser dans les creux topographiques."
Un "trou à froid" est un endroit, souvent dans une vallée encaissée dans laquelle, dans certaines conditions météorologiques, l'air froid peut s'accumuler et les températures nocturnes baisser. Ce phénomène se forme en cas de vent faible et de ciel dégagé. Pendant la nuit, l'air situé au niveau du sol devient plus froid que l'air en altitude. L'air froid est plus compact et lourd que l'air chaud et cherche toujours la position la plus basse en raison de la gravité. Ce qui explique cette baisse de température dans la vallée, le plus souvent à faible pente. En outre, un sol sec refroidit plus vite qu'un sol humide.
Bütgenbach est le "trou à froid" le plus connu de Belgique. Ce lieu se situe dans une vallée de haute altitude entourée par les sommets des Hautes Fagnes. L'air froid s'y rassemble autour de deux villages. "Les gens appellent parfois cette région la Sibérie belge", rapporte Noodweer.