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Une cinquantaine de tentes et quelques bâches composaient jeudi matin le campement de fortune des ex-occupants du squat de la rue des Palais, évacués mercredi de Schaerbeek. Sans solution de logement, ces exilés se sont installés quai des Charbonnages, à Molenbeek, et sur le pont menant au Petit Château, le centre d'arrivée de l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile (Fedasil).
Une cinquantaine de personnes étaient déjà présentes au préalable lorsqu'elles ont été rejointes mercredi soir par une centaine d'autres, explique Yan Verhoeven, bénévole du mouvement "Stop à la crise d'accueil". Ce déplacement spontané fait suite à l'évacuation chaotique du "Palais des droits", un ancien bâtiment du SPF Finances où de nombreux candidats à l'asile avaient trouvé refuge. La Région bruxelloise, propriétaire du bâtiment depuis le 31 janvier, entend cependant effectuer des travaux dans l'immeuble pour créer à moyen terme un centre d'accueil "humain et bien équipé" pour les personnes vulnérables.
Jeudi, une cinquantaine d'Afghans, autant de Burundais et quelques Érythréens et Palestiniens attendaient toujours un signe des autorités, dans leur campement de fortune le long du canal, balayé par la pluie et le va-et-vient des cyclistes.
"J'ai quitté trois fois la Belgique pour tenter ma chance dans un autre pays, mais je suis chaque fois renvoyé ici à cause de Dublin", raconte Mujtaba Haidari, un Afghan qui a entamé son parcours migratoire en 2015. "Pour ma première demande d'asile, j'ai attendu une réponse pendant 10 mois", poursuit-il. À Bruxelles, où il vit depuis deux ou trois mois, "je dors chez des amis, je change souvent. Je n'aime pas déranger les gens. Ils doivent me loger, m'habiller, me nourrir...sans savoir pour combien de temps. C'est un peu bizarre. Moi, si je trouve une place, je travaille mais, ici, on ne me donne pas de permis de travail."